Les jeunes, l’Europe et la paix
Une ambition pour la décennie






PAX CHRISTI : 58 avenue de Breteuil, 75007 PARIS.
 Tél: 01 44 49 06 36 Fax: 01 44 49 02 15
 

Au sommaire de ce cahier…

- Pour en savoir plus sur Pax Christi
- Une ambition à partager
 -     L’Europe, de sa naissance… à la fin du second millénaire

QUELQUES REPAIRES HISTORIQUES...

- Si tu veux la paix, construis l’Europe
- Pour la paix : une Europe sans guerres ?
- Pour la paix : une Europe sociale et solidaire ?
- Pour la paix : une Europe pluriculturelle et tolérante ?
- Pour la paix : une Europe responsable et efficiente ?

LA CHARTE SOCIALE EUROPÉENNE

- Pour la paix : une Europe ouverte sur le monde
- Spécial jeunes

Des propositions pour une Europe plus fraternelle et plus conviviale

-
 
 




En savoir plus sur Pax Christi :



Pax Christi est le mouvement catholique international pour la Paix qui fédère près de 30 sections ou groupes dans le monde. ONG (Organisation non-gouvernementale) auprès de l'UNESCO, l'ONU et le Conseil de l'Europe il joue un rôle moteur dans la recherche de solutions aux conflits. En 1983, il a reçu  le prix "Education à la Paix" décerné par l'Unesco.

Pax Christi-France est un Service d'Eglise en lien étroit avec la Conférence des Evêques de France et un mouvement d'adhérents porteurs d'une culture de paix.

Son objectif : promouvoir la paix par la prière, la réflexion et l'action.

Présidé par Mgr Henri DEROUET, ancien évêque de  Sées et d'Arras, Pax Christi-France est organisé en sections diocésaines et en commissions de réflexion et d'action : Education à la paix, Non-violence, Sauvegarde et gérance de la création, Bible, Art et Paix.

Il collabore de manière privilégiée avec le CCFD, Justice et Paix, l'ACAT et la Cimade.
 

ses initiatives et ses programmes :

+ La prière :
Au sein de Pax Christi, la Fraternité des Priants pour la Paix, composée de personnes réunies en communautés laïques ou religieuses, forme une chaîne de prière continue.
Un bulletin trimestriel enrichit et inspire cette démarche d'oraison, en la reliant aussi étroitement que possible à des situations conflictuelles concrètes.
+ La réflexion :
Le Journal de la Paix, trimestriel, est un lieu d'échange et de débat sur les grandes questions qui concernent la paix.
Le Centre de Recherche sur la Paix fondé par l'Institut Catholique de Paris en partenariat avec Pax Christi développe une activité novatrice de recherche et de formation. Il est au service des mouvements qui le souhaitent et des décideurs politiques ou associatifs.
Les Journées Nationales, des colloques facilitent l'expression de témoignages concrets et la recherche de guides d'action.
Les commissions nationales ont un rôle d'approfondissement et de proposition.

+ L'action :
Elle s'exprime au travers de programmes nationaux et ou à l'initiative des sections diocésaines.
L'alerte d'autorités responsables sur des situations conflictuelles, intérieures ou extérieures, est une manière de peser sur les événements.
La semaine de la paix (début décembre) est l'occasion de sensibiliser les chrétiens et de leur proposer des formes d'engagement.
 

Le programme d'éducation à la paix a pour objectif de préparer les jeunes à être des artisans de paix.
Les stages de formation (à la médiation et au dialogue par exemple) dynamisent l'action de terrain
La présence de Pax Christi chaque année à Lourdes continue à mobiliser en faveur de la Paix.

Le bulletin trimestriel Epiphanie et Pax Christi Info donnent aux militants une information croisée.

pour travailler avec Pax Christi :

Prendre contact par l'intermédiaire du secrétariat national avec le Père Valentin, délégué ecclésiastique ou Henri Lemaistre, délégué laïc.
Voici notre adresse :
                               58 avenue de Breteuil, 75007 PARIS.  Tél: 01 44 49 06 36
                                 Fax: 01 44 49 02 15 E-Mail: pax.christi-france@wanadoo.fr
 
 


Une ambition à partager




Un des engagements de Pax Christi est l'éducation à la paix. L’enjeu est de former les petits et les grands à devenir non seulement des artisans de paix, mais aussi des entraîneurs, des bâtisseurs de paix. Nous voulons éviter que les enfants d'aujourd'hui, adultes demain, ne soient victimes ou acteurs de violence.

Ainsi, chaque année, le Service "Education à la Paix" de Pax Christi-France propose ou suscite des initiatives. Notre responsabilité est ainsi d'accompagner les jeunes dans leur engagement à construire la paix, la paix aujourd'hui et la paix de demain, la paix ici et la paix là-bas.

C'est dans ce but qu'a été lancée l'opération "les Jeunes, l'Europe et la paix, une ambition pour la prochaine décennie" avec pour objectif de mettre en œuvre dès aujourd'hui des actions qui permettent de construire une paix durable pour les lycéens francophones de France, Belgique et Luxembourg.
 
 
 

En 1918, on pensait avoir vécu la dernière guerre du XX° siècle. Hélas depuis 1918 de nombreuses guerres ont ravagé la planète et continuent à le faire… Tous ont en mémoire ces images dramatiques du Rwanda-Burundi, du Kosovo…
Le cours de l'histoire doit changer. A vous jeunes d'instaurer une culture de paix. La construction européenne peut être un point de départ pour cela, c’est pourquoi nous vous invitons à réfléchir sur ce qui pourrait être une véritable ambition pour les années à venir : construire la paix en favorisant l’émergence d’une Europe fraternelle et conviviale.
Dans son message adressé aux jeunes du monde entier, lors de la Conférence générale de l'Unesco de 1997, M. Federico MAYOR, directeur général, a précisé :
"Face aux injustices flagrantes qui provoquent si souvent des explosions de violence, ne restez pas passifs. Ne soyez jamais violents pour autant : l'expérience - et particulièrement celle de ce siècle - a montré que la violence débouchait sur un immense gâchis, coûtant d'innombrables vies humaines."
De plus, lors de sa dernière Assemblée Générale, l'ONU a déclaré l'an 2000 : "année internationale pour une culture de paix". Jeunes, il vous revient d'entrer dans la dynamique de cette prise de conscience mondiale, en intégrant la dimension "Paix" dans la construction de l'Europe!

*         *        *
Pour participer à cette culture de paix, nous vous proposons de réaliser un dossier sur « les jeunes, l’Europe et la paix » dont nous vous présentons les objectifs et les modalités de réalisation. Ce sera votre manière à vous de faire avancer la paix.
Faites circuler ces dossiers dans d’autres établissements scolaires, tirez en de la matière pour les journaux scolaires, pour les radios locales…. Faites passer l’information à vos parents, à vos amis, aux responsables associatifs et politiques...

Objectifs :

- réfléchir sur l'Europe d'aujourd'hui pour participer à la construction durable de l'entente entre les peuples,
- penser l'Europe de demain dans un esprit de paix et proposer des solutions originales,
- oser l'Europe par des échanges vrais et constructifs entre jeunes.

Modalités :

Le dossier peut mettre l’accent sur différents aspects  :

Recherche plus historique

A. D'où vient l'Europe, les personnalités, les mouvements, les organismes qui ont contribué à sa naissance. Quels ont été leurs réussites et leurs échecs ?
 Aujourd’hui quelles difficultés devraient être surmontées pour renforcer l’Europe et la paix ? Y a-t-il place à des changements dans l’ordre économique et politique ?

B. Les courants littéraires, philosophiques, artistiques et scientifiques qui font la richesse de son patrimoine commun. Comment définir ce patrimoine commun ?
Où se forge aujourd’hui le patrimoine commun de l’avenir ? Y a-t-il des hauts lieux culturels européens ? Qu’apporte la génération contemporaine à cette culture européenne qui émerge par-delà et grâce aux différences ?

Prise de conscience, interpellation et engagement

A. Prise de conscience, interpellation et engagement
Les guerres, les injustices sociales se reproduisent souvent de génération en génération.
Que pouvez-vous et que comptez-vous faire pour briser cette spirale de violence et d'injustice sociale, vous jeunes, qui êtes citoyens et acteurs à part entière de l'Europe?

Partagez et échangez vos projets avec vos camarades des lycées européens.

Employez ensemble votre imagination, votre intelligence, votre cœur et votre énergie pour cette construction de l'Europe. N'hésitez pas à contacter vos correspondants et les lycées jumelés aux vôtres.
B. Ce qu'est l'Europe aujourd'hui et ce que vous désirez qu'elle soit après l'an 2000

Quelle Europe voulez-vous ? Quelles relations voulez vous développer entre les pays et leurs habitants ? Dites-nous vos convictions fortes, ce à quoi vous aspirez véritablement.

Il y a une distance entre ce que vous vivez actuellement (vous et l'Europe) et ce que vous voulez vivre en l'an 2000 et après.
- Dès aujourd'hui dans votre lycée et votre environnement que faites-vous pour instaurer une culture de paix?
- Dans l'avenir pour que vos rêves deviennent peu à peu réalité quel pourrait-être votre engagement personnel? A long terme? A court terme?
- Comment inscrire cet engagement personnel dans une action communautaire? A long terme? A court terme?
 

 Pour vous aider, nous vous présentons trois types de documents :
- un document plus historique qui rappelle les principales étapes de la construction européenne.
- des fiches avec questionnaire sur certains thèmes qui peuvent vous inspirer pour rédiger votre propre dossier.
- Des textes rédigés par des lycéens en 1998-1999 lors de la première phase de cette action « jeunes, Europe et paix ».

Ces documents vous appartiennent.. Vous pouvez les utiliser ou partir à votre manière.
C’est votre ambition pour l’Europe et la paix qui importe.

Bon travail !

Voici quelques messages pour vous encourager :

Message de Jacques DELORS:

"Il faut suivre le sillon tracé par Marie-Noëlle Courboin, responsable du Service "Education à la Paix" de Pax Christi, initiatrice de l'opération "Les Jeunes, l'Europe et la Paix, une ambition pour l'an 2000".

Ce sillon est celui de l'âme même de l'Europe, le service de la paix qui ne peut être accompli sans une éducation de ce qu'est l'autre, de ce que sont les forces à l'oeuvre dans les activités humaines, de ce qui sépare une attitude positive et active d'une attitude négative et agressive.

Le flambeau est passé, non donné, mais partagé avec les générations nouvelles qui doivent entrer dans la réflexion fondamentale sur les conditions d'une paix des forts et des lucides.

Aidez donc Marie-Noëlle Courboin et son équipe à faire partager ce bel idéal et ce vital engagement"

   Message de Fédérico MAYOR (Ex Directeur Général de l'UNESCO) :

"Les objectifs de cette opération, qui vise à inciter les jeunes européens à intégrer la culture de la paix dans leurs préoccupations actuelles et à venir, concordent pleinement avec ceux de l'action de l'UNESCO dans ce domaine.

Elle apportera une contribution de longue haleine à la diffusion des valeurs d'une culture de la paix, donnant ainsi un élan aux activités de l'Année internationale organisée à cette fin en l'an 2000.

C'est donc avec plaisir que j'accorde le parrainage de l'UNESCO à cette initiative, à laquelle l'UNESCO sera heureuse de s'associer."
 
 



L’Europe,
De sa naissance …
à la fin du second millenaire





Le territoire qu’on appelle parfois « le vieux continent », mais qui hérite son nom d’une très belle jeune fille séduite et enlevée par le dieu Zeus, est occupé par toutes sortes de peuples depuis des siècles. Il en est résulté un brassage considérable de populations et de nombreux conflits et guerres.

Des tentatives de domination ou d’unification ont eu lieu sur ce territoire : Charlemagne, Charles Quint, Napoléon… mais celles-ci n’ont pas duré et le continent est morcelé politiquement en plus de 50 états.

La diversité politique s’appuie sur une diversité culturelle et religieuse qu’elle contribuer aussi à renforcer. Les langues sont très diverses tout comme les mentalités.

Toutes ces différences ont engendré de nombreux conflits et semé des tragédies dont les traces continuent à marquer les opinions. Les méfiances sont encore tenaces aujourd’hui et on peut se demander si une unité paisible peut surgir de cette extrême diversité. La question inverse doit aussi se poser : cette diversité n’est-elle pas source de richesse à explorer pour bâtir l’unité recherchée ?

Si les différences entre pays européens sont frappantes, des éléments d’unité sont eux aussi très présents : un sens de la démocratie, des mouvements culturels communs (art gothique, romane ou baroque), la place du christianisme et de l’humanisme, des sensibilités communes. Ces éléments sont des facteurs de paix et le pierres de départ pour la construction d’une Europe plus conviviale et plus fraternelle.

Au XVIII° siècle naissent certaines utopies voulant dépasser les états et proposant l’unification des différents pays européens pour établir un mode de paix. C’est cette même utopie qui animera, à la suite de la Seconde Guerre Mondiale, certains leaders politiques à faire en 1951 une proposition de construction d’une communauté européenne d’abord économique mais, c’était l’idée des pères fondateurs (R. Schuman, K. Adenauer, A. de Gasperi…), devant s’amplifier pour devenir politique. Cette proposition deviendra une réalité avec le Traité de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) en 1951 et plus encore en 1957 avec le Traité de Rome qui institue la CEE (Communauté Economique Européenne) ; un pas de plus sera franchi avec le Traité de Maastricht qui institue l’Union européenne en 1992.

En 1949 de manière plus modeste était créé le Conseil de l’Europe dont le but était le développement de la démocratie et des droits humains, les échanges culturels.. entre pays du continent européen. Cette institution rassemble actuellement 40 pays européens et siège à Strasbourg.

L’Union européenne rassemble aujourd’hui 15 pays qui veulent mettre en commun une grande partie de leur économie (pour 11 d’entre eux leur monnaie), de leurs stratégies de développement et de leur devenir social… Mais d’ores et déjà six autres pays se préparent à les rejoindre et d’autres encore sont candidats.

Les 15 pays de l’Union européenne acceptent l’autorité d’un système d’institutions visant à  renforcer leurs liens et à se substituer à eux dans certains domaines définis de manière précise.

Ces institutions sont :
- Les Conseils européens formés des représentants des 15 gouvernements selon les questions à traiter.
- La Commission européenne : constituée de 20 commissaires désignés par les 15 gouvernements et exerçant sa fonction de manière collégiale sous la responsabilité d’un président. Elle est la cheville ouvrière de l’Union européenne et fait des propositions aux conseils européens pour l’intérêt général de tous les pays membres.
- Le Parlement européen : composé de 626 parlementaires des 15 pays élus au suffrage universel direct. Ses pouvoirs ont été élargis : il approuve la nomination des commissaires, vote le budget de l’Union et a un pouvoir de co-décision avec les conseils européens.
- La Cour de Justice européenne : formée par 15 juges et 9 avocats ; elle juge les différents nés de l’application des traités.
- La Cour des comptes : composée de 12 membres ; elle est chargée de contrôler la gestion financière de l’Union et de dénoncer les faits de détournements et de corruption.
- La Banque centrale européenne : elle est chargée de gérer la monnaie européenne (l’Euro, €) pour les onze pays qui adhèrent à la zone monétaire.
- La Banque européenne d’investissement : elle soutient par des prêts le développement équilibré de l’Union et emprunte l’essentiel de ses capitaux sur le marché international.
- Le Comité économique et social est un organisme consultatif composé de représentants des employeurs, des salariés et des activités diverses.
- Le Comité des régions est lui aussi un organisme consultatif représentant les pouvoirs locaux.

Toutes ces institutions cherchent à favoriser le bon fonctionnement de ce vaste territoire de plus de 380 millions d’habitants en respectant (principe de subsidiarité) les diversités et les degrés d’autonomie de chacun des quinze pays qui composent l’Union. Ces institutions contribuent à la paix et au développement. Elles doivent cependant être attentives à ne pas paralyser les initiatives citoyennes et la démocratie. La technocratie européenne risque de freiner les dynamiques sociales dont elle a pourtant besoin pour faire vivre l’Europe.
 
 




Quelques repères historiques :

16 Avril 1948 :
16 pays européens créent l’OECE (Organisation européenne de coopération économique), organisation support pour le plan Marshall des U.S.A.
5 Mai 1949 :
Dix pays signent le Statut du Conseil de l'Europe.
9 Mai 1950 :
Robert Schuman lance l'idée de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui se concrétise par la signature du Traité de Paris le 18 avril 1951avec six pays : l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays Bas.
10 Septembre 1952 :
 Paul-Henri Spaak est élu président de l’Assemblée Parlementaire de la CECA
1er Juin 1955 :
Les pays de la CECA décident à Messine de procéder à la création d'un Marché Commun.
25 Mars 1957 :
Les six Etats fondateurs signent les traités de Rome, qui donnent naissance à la Communauté économique européenne (CEE) et à la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom). Ils entrent en vigueur le 1er janvier 1958. Le Parlement européen compte alors 142 députés délégués par leurs Parlements nationaux.
9 Juillet 1961 :
Signature à Athènes de l'accord d'association CEE-Grèce.
1er Juillet 1967 :
Entrée en vigueur du traité de "fusion" instaurant un Conseil unique et une Commission unique des Communautés européennes.
21 Octobre 1972 :
Création du Conseil européen. Décision de principe en vue de l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct.
Janvier 1973 :
L'Europe des Six devient l'Europe des Neuf avec l'adhésion du Danemark, de l'Irlande et du Royaume-Uni. Le Parlement européen s'élargit à 198 membres.
20 Septembre 1976 :
Le Conseil adopte l'acte portant élection directe du Parlement européen.
10 Mars 1979 :
Création du système monétaire européen (SME) basé sur l'unité de compte européenne ECU.
7 / 10 juin 1979 :
Le Parlement européen élu au suffrage universel direct, pour la première fois (participation globale 61 %). Les 410 députés se réunissent à Strasbourg le 17 juillet 1979, et élisent leur présidente, Mme Simone Veil.
Janvier 1981 :
La Grèce devient le dixième Etat membre de la Communauté. L'arrivée des députés grecs élargit le Parlement européen à 434 membres.
19 Juin 1983 :
Le Conseil européen de Stuttgart signe la "Déclaration solennelle sur l'Union européenne".
14 Février 1984 :
Le Parlement européen adopte un projet de traité d'Union européenne.
Juin 1984 :
Deuxième élection au suffrage universel direct.
1er Janvier 1986 :
L'Espagne et le Portugal adhèrent à la Communauté européenne. Le Parlement européen compte désormais 518 députés.
1986 :
L'Acte unique européen introduit une coopération législative réelle entre le Parlement et le Conseil.
Juin 1989 :
Troisième élection du Parlement européen au suffrage universel direct.
Février 1992 :
Le Traité sur l'Union européenne (TUE), signé à Maastricht, confère d'importants pouvoirs nouveaux au Parlement européen, notamment en ce qui concerne la co-décision législative (le Parlement décide sur pied d'égalité avec le Conseil dans certains domaines majeurs), et la nomination d'un Médiateur européen.
Juin 1994 :
Quatrième élection du Parlement européen au suffrage universel Le nombre de députés augmente à 567, tenant compte notamment de l'unification allemande.
Janvier 1995 :
Adhésion de l'Autriche, de la Finlande et de la Suède. Le Parlement européen compte désormais 626 députés.
Juin 1997 :
Le Conseil européen d'Amsterdam prépare le nouveau traité de l'Union signé le 2 octobre 1997.
10 et 13 juin 1999 : cinquième élection du Parlement européen au suffrage universel, la première de l'Europe des Quinze.
 
 


Si tu veux la paix,
construis I 'Europe

 Que la paix soit un bien est une évidence aujourd'hui. Et pourtant il y a un siècle on prétendait que l'homme de guerre était un surhomme, qu'abattre un adversaire ou un concurrent dans la lutte pour la puissance en Europe était un devoir: l'Europe s'est déchirée, détruite, et les peuples se sont entre-tués: vaincre pour annexer, humilier pour dominer anéantir pour dominer. C'est cela la culture de guerre lisez certaines paroles de l'hymne national!

C'est pour arrêter ces conflits qui ont ravagé des régions entières, des générations de jeunes au Nord-Est de notre pays que Monnet, Schuman, de Gasperi ont voulu construire une autre Europe, tissée de dialogue, de réconciliation. C'est pour cela que de Gaulle et Adenauer ont célébré la réconciliation franco-allemande à Reims en 1962. Ils voulaient établir des solidarités entre nos deux peuples : ils inven taient la culture de paix, et déjà ils ont rendu la guerre «impensable » entre Européens.

Rendre aujourd'hui la guerre « impensable » entre peuples c'est favoriser des rapprochements culturels, économiques qui nous rendent solidaires: entreprendre ensemble, faire des affaires ensemble, créer des  intérêts commerciaux communs. Désormais, nous le savons, aucun pays ne peut s'enfermer sur ses seules richesses en ignorant ce que font les autres. Comment envisager votre avenir professionnel en le fondant sur des échanges de savoirs et de biens entre européens? Comment aider les pays sous informés, sous-équipés et dépourvus de ressources naturelles compétitives, à entrer dans la croissance européenne de plain-pied ?

Rendre aujourd'hui la guerre « impossible » moralement et culturellement, c'est en développant la connaissance des langues et des cultures différentes, apprendre à se connaître dans le dialogue des littératures, des moeurs et des religions même, pour avoir conscience d'une identité commune en Europe, ouverte sur le monde. Nous avons à apprendre des polonais et des tchèques, des grecs et des allemands dans leur vie spirituelle, dans leur manière de croire, d'espérer et d'aimer.

Pour rendre la guerre « dépassée » et l'agressivité «insensée » nous devons créer des espaces libres de débats où l'on s'écoute pour désamorcer les conflits en critiquant les idées toutes faites des uns sur les autres. Souvent nous nous croyons supérieurs, plus évolués, plus intelligents que d'autres peuples. Ce qui nourrit des réactions agressives et peut susciter de nouvelles idéologies nationalistes.

Pour être convaincu que la paix est notre avenir il nous faut retrouver ensemble l'Evangile. On parle parfois de guerres de religions, on l'a dit à propos de l'ex-Yougoslavie. Des rassemblements comme ceux de Taizé ou des J.M.J. montrent que la foi unit des races et des peuples différents. Accepter de prier et de se rencontrer sur l'essentiel ouvre nos esprits à la paix. Le message du Christ a largement inspiré la culture européenne, il nous faut raviver cette mémoire : la carte des monastères, les grandes cathédrales, les grands pèlerinages sont le témoignage de l'universalité de la foi.

Mais n'oublions pas tout ce que l'Europe et la paix doivent à d'autres confessions chrétiennes, à l'orthodoxie et à l'évangélisation par Cyrille et Méthode, à la réforme de Jean Hus, de Luther, de Calvin, à la tolérance d'un Michel de l’Hopital... N'oublions pas non plus ce que l'Islam a apporté à la civilisation européenne de Cordoue et de Montpellier, lui transmettant les oeuvres d'Aristote ou d'Hippocrate.

Réenracinons-nous dans le grand événement de paix que fut la rencontre d'Assise en 1986. Prenons en conscience par des expositions et des travaux pratiques.
 

Mgr Gérard DEFOIS
 
 

Pour la paix :
une Europe sans guerre ?







LA PAIX ?

Lorsque Robert Schuman lance en 1950 son appel pour la création d'une Europe Unie il vise avant tout à créer les conditions d'une paix durable entre les deux ennemis héréditaires que sont la France et l'Allemagne. Il croit que l'intégration économique des deux ressources stratégiques principales, le charbon et l'acier, est la meilleure solution pour détruire les racines du conflit entre les deux pays. Son appel va au delà du tandem France Allemagne et sera entendu par quatre autres pays créant ainsi, dans la partie ouest européenne, une zone de paix.

La réconciliation des anciens ennemis est un objectif solidement atteint et sur la zone actuellement couverte par l'Union Européenne (soit 3,231 M km² et 370 M d'habitants) aucune guerre entre États n'a eu lieu depuis 1945. Mais si on regarde à l'intérieur de chaque pays la situation n'est pas aussi paisible que cela : Irlande du Nord, Pays basque, Corse... sont des zones de tensions, de violence. Ces situations relèvent de chacun des États et aucune organisation internationale ne peut intervenir.

Dès 1948, entre l'ouest et l'est de l'Europe s'est mis en place un régime de « guerre froide » où chaque bloc s'arme dans la peur que l'autre ne soit le plus fort. Un équilibre de la terreur se constitue avec des risques de dérapage et d'explosion nucléaire. Heureusement un processus pour détruire progressivement les armements a été lancé et la tension a été réduite.

En 1989, l'Europe assiste à la chute du mur de Berlin et a l'effondrement du communisme soviétique : enfin la paix dans toute l'Europe ? Hélas non. Les espoirs sont violemment déçus: guerre en Tchétchénie, guerres dans l'ex-Yougoslavie (Bosnie, Kosovo), tensions en Macédoine, violences en Albanie...Le démantèlement de l'URSS et de sa puissance militaire au profit de nombreux États conduit à une prolifération des ventes d'armes et même d'éléments nucléaires. L'Union Européenne assiste impuissante à ces drames.

Au loin, d'autres guerres : Rwanda, Burundi, Congo, Soudan... L'Europe peut-elle rester sourde aux appels ? est-elle véritablement non responsable dans ces conflits ? Que peut-elle faire ?
 

QUE FAIRE ?

Les causes des guerres sont multiples : problèmes et intérêts économiques, ambitions politiques, crises d'identité nationalistes, rivalités séculaires et blessures non cicatrisées... L'action pour la paix doit se situer sur de multiples terrains et relève d'une vigilance constante tant au niveau des États que de chacun des citoyens.

Beaucoup de guerres sont alimentées par le manque de connaissance qu'on a les uns des autres, par le regard qu'on a sur les autres. Sommes-nous conscients des stéréotypes que nous avons sur les autres pays européens et leurs habitants ? Connaissons-nous leurs histoires ? Apprendre à connaître positivement les autres, à essayer de voir les choses du point de vue de l'autre sont des attitudes à privilégier.

Il y a encore en Europe des blessures profondes dans les différents peuples à cause des guerres du passé. Sommes-nous conscients de ces drames ? On ne peut pas oublier l'histoire mais il faut entrer dans une dynamique de la réconciliation. Comment devenir forces de réconciliation ? Peut-on pardonner ? De cela il faut débattre et donc essayer de se rencontrer pour parler et se comprendre.

Certains conflits européens sont analysés comme des conflits religieux (mais ceci est réducteur car il y a souvent des dimensions économiques implicites), par exemple en Irlande du Nord, en Bosnie, en Tchétchénie

Les religions portent sûrement en elles d’importants éléments de paix. Mais elles comportent aussi des éléments qui peuvent conduire au fanatisme : des fanatismes religieux existent aujourd’hui encore et constituent des facteurs de violence. Comment faire pour que les religions présentes en Europe, les différentes Églises ou systèmes de croyances soient facteurs de paix ? Connaître la religion de l'autre est un point de départ important pour construire la paix en Europe.

L'Union européenne a prévu de s'ouvrir progressivement à certains pays européens du Centre et de l'Est. Cette ouverture est une chance pour la paix, mais il ne faut pas se voiler la face sur les difficultés qu'il y aura à continuer à développer un projet commun significatif à partir des différences de cultures et des différences économiques. Soutenir la poursuite de la construction d'une Europe élargie est certainement une position positive pour la paix, à condition que cet élargissement en réduise pas l’Europe à une vaste zone de libre échange très lâche, sans projet social et politique commun. Faute d’un tel projet, les particularismes culturels ou nationalistes et les intérêts économiques divergents resteront des facteurs potentiels de déstabilisation et de violence.

Les conflits existent, et il y en aura toujours. Mais les armes et la violence ne sont pas les seuls ni les meilleurs moyens de les résoudre. Découvrir des méthodes de résolution non violentes des conflits et en particulier la gestion et la médiation politiques est une manière de se préparer à être acteur de paix en Europe. Apprendre à gérer les conflits quotidiens sans faire appel à la violence physique ou à la violence verbale est bien évidemment le premier pas à faire.

PENSEZ-VOUS :

+ que vous seriez un bon diplomate européen ? Quelles procédures proposeriez-vous pour empêcher l'irruption d'un conflit entre deux pays européens ? à l'intérieur d'un pays?

+ que l'Union Européenne doive se doter d'une armée commune et qu'il faille abolir les armées nationales dans les pays membres ? Quels arguments proposeriez vous pour et contre? Cette armée pourrait-elle être au service de la paix ? Comment ?
 
 

« L’Union définit et met en oeuvre une politique étrangère et de sécurité commune couvrant tous les domaines de la politique étrangère et de sécurité dont les objectifs sont :
- la sauvegarde des valeurs communes, des intérêts fondamentaux, de l’indépendance et de l’intégrité de l’Union conformément aux principes de la Charte des nations Unies
- le renforcement de la sécurité de l’Union sous toutes ses formes
 -    le maintien de la paix et le renforcement de la sécurité internationale conformément aux principes de la Charte des Nations Unies…
- la promotion de la coopération internationale
- le développement et le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit ainsi que le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Les Etats membres appuient activement et sans réserve la politique extérieure et de sécurité de l’Union dans un esprit de loyauté et de solidarité mutuelle. Les Etats membres œuvrent de concert au renforcement et au développement de leur solidarité politique mutuelle. Ils s’abstiennent de toute action contraire aux intérêts de l’Union ou susceptibles de nuire à son efficacité en tant que force de cohésion dans les relations internationales…
Le Conseil Européen définit les principes et les orientations générales de la politique étrangère et de sécurité commune y compris pour les questions ayant des implications en matière de défense…
                                                   (extraits du traité d’Amsterdam).
 
 

Pour la paix :
une Europe sociale et solidaire ?






LA SOLIDARITE ?

L’Europe de plus en plus riche si on prend comme indicateur de mesure le Produit Intérieur Brut (PIB), c'est-à-dire la quantité de biens et de services qu’on a produits et payés. Ainsi le PIB total des 15 pays de l’Union Européenne était, en 1990, de 5.192,2 milliards d’ECU ; en 1993, il était de 5.905,3 milliards et de 6.764 milliards en 1996.

En cinquante ans le niveau de vie moyen s’est considérablement élevé : logement, alimentation, santé, durée de vie… se sont améliorés de manière importante de telle sorte que la plupart des citoyens des pays d’Europe du centre et de l’Est rêvaient de conditions de vie aussi favorables. Ce rêve est une des causes du rejet du système du socialisme d’État dans ces pays.

Pendant une longue période, les écarts de revenus entre les citoyens de chacun des pays de l’Union Européenne se sont réduits, par une meilleure redistribution des richesses produites grâce à un système de sécurité sociale et des politiques d’actions sociales : il y a donc eu une plus grande égalité. En particulier le sort de la grande majorité des personnes âgées s’est fortement amélioré et les soins de santé sont largement pris en charge.

Il y a cependant des écarts importants entre les différents pays de l’Union. Si la moyenne du PIB par habitant pour les Quinze se situe à 100, le Luxembourg est à 162, la Belgique à 113, la France à 108, le Portugal à 69 et la Grèce à 63 (chiffres 1994). L’écart moyen a cependant tendance à se réduire, entre autres grâces aux programmes d’aide structurelle de l’Union.

Depuis quelques années, cette prospérité est en crise et de nouvelles formes de pauvreté sont apparues, en particulier en conséquence de l’explosion du chômage, tandis que le pouvoir d’achat de la majorité des salariés s’est mis à stagner et souvent à décroître. 18 millions de chômeurs sont recensés dans l’Union, chiffre auquel il faut ajouter au moins une dizaine de millions de personnes qui n’ont pas l’emploi qu’ils souhaitent : préretraites et temps partiels imposés, emplois précaires, travailleurs découragés, etc.

Le nombre de gens vivant dans des conditions précaires s’est multiplié, en raison de la privation ou de l’instabilité de l’emploi. Des formes dramatiques de pauvreté, qui avaient été à peu près résorbées, sont réapparues, en particulier la privation de logement (les SDF). Les statistiques officielles (Eurostat de 1997 ne prenant pas en compte l’Autriche, la Finlande et la Suède) évaluent à 57 millions le nombre de pauvres en 1993 dont 13 millions d’enfants

Le système de sécurité sociale et d’assistance se trouve ébranlé, incapable de faire face de façon efficace à la multiplicité des besoins, à la fois parce que l’organisation n’est plus adaptée et parce que les ressources financières manquent. Une certaine crise sociale secoue l’Europe et le modèle européen semble battu en brèche. Malgré cela les pays de l’Europe de l’Est et du centre souhaitent  pouvoir adhérer le plus rapidement possible à l’Union, en espérant avoir ainsi accès sans peine au confort et à l’abondance de l’Ouest. Ils ne sont pas toujours conscients des problèmes et des difficultés que cause le passage brutal à une économie ouverte soumise à la concurrence.

L’Union européenne n’a pas de mandat pour légiférer en matière sociale, si ce n’est dans quelques domaines très limités concernant le droit du travail. On ressent cependant de plus en plus le besoin d’établir un minimum de convergence entre les systèmes sociaux, afin d’éviter une concurrence déloyale entre pays européens.

Il faut observer que des inégalités sociales trop criantes sont un facteur de violence dans la société, et que les inégalités trop fortes entre États voisins peuvent aussi être un facteur de conflit. De ce point de vue, une amélioration des conditions de vie et une plus grande équité dans la répartition des richesses apparaissent comme un facteur de paix.

QUE FAIRE ?

La pauvreté ne se définit pas seulement par un certain niveau de ressources monétaires : un pauvre aujourd’hui est plus « riche » qu’un pauvre en 1950 ; un pauvre ici est beaucoup plus « riche » qu’un pauvre en Afrique ; la pauvreté est relative à un temps et à un milieu : elle est une situation qui ne permet pas de vivre dans la dignité compte tenu de l’environnement de vie.

Voir ce qui se passe et se vit est une première piste d’action . Il ne faut pas se contenter de voir les choses globalement (les chiffres de la croissance ou ceux du chômage...), mais chercher à les voir à partir de ce que les gens vivent, et en particulier ceux qui souffrent de la situation. Il convient d‘être à l’écoute de ce qui s’exprime et se revendique dans les mouvements divers de protestation : occupation de locaux par les SDF, grèves (comme celle des camionneurs), mouvement des chômeurs... et de chercher à comprendre les raisons du mécontentement.

Réfléchir avec d’autres à la signification du travail, à l’importance de l’emploi (c'est-à-dire du travail rémunéré), au sens qu’ont les différentes façons d’avoir un revenu (par son travail, par des allocations, par les petits boulots ou le travail au noir, par les intérêts de l’épargne ou du capital...), au sens de la vie associative, à la place de la gratuité et du bénévolat... est un nouveau pas dans l’action.

Participer à des mouvements, associations ou activités de solidarité au profit des exclus, en réfléchissant à la manière dont on fait les choses est une troisième piste d’action. Ce qu’on fait est-ce de l’assistance qui entretient la dépendance, ou l’organisation qui suscite l’initiative, la responsabilité, la participation ?

Le problème de la pauvreté et celui des réponses à y apporter n’est pas directement de la compétence de l’Union européenne. Selon le principe de subsidiarité, ces questions relèvent des Etats, mais aussi des régions, des viles ou des communes : les choses demandent à être traitées au plus proche des citoyens. Mais en même temps des politiques économiques ou monétaires globales peuvent avoir une incidence importante en terme d’augmentation ou de réduction des situations de pauvreté. Il importe donc d’aider l’opinion publique à prendre conscience de l’importance d’une construction politique de l’Europe, parce que les options économiques les plus fondamentales sont de plus en plus souvent prises à un autre niveau que celui des Etats nationaux.

PENSEZ-VOUS  :

+ que vous seriez un bon commissaire européen chargé des affaires économiques : quelles propositions économiques feriez-vous pour dynamiser l’économie ?  pourquoi ?

+ que localement on puisse faire quelque chose pour lutter contre le chômage ? Quoi par exemple ? Qui doit prendre l’initiative ?
 

Les Etats membres et la Communauté s’attachent, conformément au présent titre, à élaborer une stratégie coordonnée pour l’emploi et en particulier à promouvoir une main d’œuvre qualifiée, formée, susceptible de s’adapter, ainsi que des marchés du travail aptes à réagir rapidement à l’évolution de l’économie. Les Etats membres, compte tenu des pratiques nationales liées aux responsabilités des partenaires sociaux considèrent la promotion de l’emploi comme une question d’intérêt commun et coordonnent leur action à cet égard au sein du Conseil. La Communauté contribue à la réalisation d’un niveau d’emploi élevé encourageant la coopération entre Etats membres et en soutenant et, au besoin, en complétant leur action. Ce faisant elle respecte pleinement les compétences des Etats membres….

La Communauté et les Etats membres conscients des droits sociaux fondamentaux ont pour objectifs la promotion de l’emploi, l’amélioration des conditions de vie et de travail, permettant leur égalisation dans le progrès, une protection sociale adéquate, le dialogue social, le développement des ressources humaines permettant un niveau d’emploi élevé et durable et la lutte contre les exclusions. A cette fin, la Communauté et les Etats membres mettent en œuvre des mesures qui tiennent compte de la diversité des pratiques nationales, en particulier dans le domaine des relations conventionnelles, ainsi que la nécessité de maintenir la compétitivité de l’économie de la Communauté. Ils estiment qu’une telle évolution résultera tant du fonctionnement du marché commun, qui favorisera l’harmonisation des systèmes sociaux, que des procédures prévues par le présent traité et du rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives.

                                (extraits du Traité d’Amsterdam)
 
 


Pour la paix :
une Europe pluriculturelle et tolérante ?






LA PLURICULTURALITE TOLERANTE ?

Tous les pays européens sont le résultat d’un étonnant brassage ethnique et culturel au long des siècles. Pour la majorité des citoyens, il suffit de remonter de quelques générations pour voir apparaître des figures étrangères. Il y a eu de nombreux mouvements migratoires, à l’entrée et à la sortie. Il y a eu mixage et intégration. C’est de là que vient, pour une part, la richesse culturelle des nations.

L’immigration est cependant devenue un problème politique : dans l’ensemble, il s’agit d’une immigration culturellement plus différente que celle des années d’après-guerre, qui provenait principalement du sud de l’Europe, alors qu’actuellement elle vient principalement du Maghreb, de l’Afrique noire et d’Asie, et est souvent de religion musulmane. Par ailleurs, l’explosion du chômage fait voir dans l’immigré un concurrent sur le marché du travail, et lorsqu’il n’a pas de travail, une personne à charge de la collectivité, et donc un indésirable. Dans une société inquiète pour son avenir, avec des quartiers qui concentrent à la fois la pauvreté et le désœuvrement des jeunes, et engendrent de ce fait davantage de petite délinquance, la différence fait peur, d’autant plus qu’un certain islamisme, et l’image généralisante qu’on en donne, apparaît comme un vecteur d’intolérance et de violence terroriste.

Dans l’Union européenne, au 1° janvier 1994, sur les 370,4 millions d’habitants, il y avait 17 millions de non-nationaux (d’un autre pays membre de l’Union que celui où ils résident), 2,9 millions d’africains, 1,8 millions d’asiatiques, 1 million d’européens du centre et de l’est, 0,8 millions d’américains et 5,4 millions d’autres européens de pays non-membres de l’Union (source Eurostat). Ces chiffres ne reflètent cependant pas complètement la diversité culturelle de l’Europe car nombre d’immigrés ou d’enfants d’immigrés sont devenus juridiquement des nationaux.

La différence peut être une richesse : un monde d’uniformité serait insupportable. Mais la différence peut aussi être une menace quand elle m’empêche d’être moi-même (ce moi étant à la fois l’individu et la collectivité), ou elle peut être vécue comme une menace, quand je crois qu’elle pourrait m’empêcher d’être moi-même...

Où passe la frontière entre la rencontre de l’autre comme richesse, la différence intolérable parce que destructrice, la représentation d’une différence comme menaçante ? Ceci est un défi majeur pour l’Europe : nous avons tous besoin d’apprendre à nous connaître, à connaître nos histoires et nos traditions, à entrer dans une réconciliation. L’Europe favorise la libre circulation entre les pays et en cela elle est une chance : grâce à la communauté des cultures nous pourrons apprendre à nous défaire des stéréotypes et à ne plus craindre l’autre.

A la diversité des cultures d’origine s’ajoute bien souvent la diversités des religions et des philosophies (humanisme, athéisme…). Cette situation peut aussi être une chance pour une meilleure compréhension, pour une vraie spiritualité mais les fanatismes dans toutes les religions et de toutes les sensibilités peuvent être des facteurs de violence.

Face à la diversité culturelle, la mondialisation tend à imposer un certain nombre modèles culturels uniformes diffusés par le marché, dans le domaine de la télévision (séries américaines), de l’alimentation (Coca-Cola, McDonald), de la langue (l’anglais), des gadgets électroniques, etc. Les cultures nationales ou régionales se sentent menacées : quel avenir pour la diversité ? La construction européenne, vaste espace culturel –avec des diversités - peut-elle introduire une alternative au niveau mondial ?

La diversité culturelle est tout à la fois un atout, un défi et une difficulté majeure pour l’Union européenne. De ce point de vue, les nouvelles technologies de l’information et de la communication offrent les outils techniques du déploiement de la diversité, mais les impératifs économiques (la diversité coûte plus cher) et la loi du moindre effort risquent de peser plus lourds dans la balance.

QUE FAIRE ?

L'autre me menace parce qu'il est différent, mais plus encore, bien souvent, par l'image que je me fais de sa différence  rencontrer des gens différents est une urgence pour élargir nos horizons, pour avoir des points de vue personnels étayés par notre expérience. Est-ce que je fréquente uniquement des gens qui me ressemblent ou est-ce que j'aime faire de nouvelles rencontres?   Il ne s'agit pas de trouver que nous sommes tous pareils, mais que nous sommes tous originaux et complémentaires.

On voyage beaucoup plus qu'autrefois et c'est une chance dont il faut profiter. On peut confier l'organisation de ses vacances à une agence de tourisme qui prévoit tout sauf la rencontre avec les gens du pays et ce qu'ils vivent. On peut aussi découvrir les gens, leur richesse humaine, le sens de leur religion et de leur tradition, et les difficultés qu'ils rencontrent, leurs luttes pour vivre. Ces rencontres changent alors le regard que nous portons sur ceux qui, originaires de ces pays, vivent avec nous.

Etudier l'histoire de l'autre, connaître les grands principes de sa religion, découvrir son cinéma, sa littérature, ses chanteurs, ses danses... et trouver du plaisir dans tout cela, est la meilleure manière de découvrir et de respecter la diversité culturelle et d'être ainsi un acteur de paix et de compréhension entre les peuples.

Vouloir une coexistence harmonieuse et pacifique avec les communautés d'étrangers dans notre pays, c'est d'abord vouloir pour eux et avec eux une intégration sociale et économique positive pour tous le fait du chômage et l'abandon dans lequel sont laissés certains quartiers sont des germes de violence; or les étrangers et les nationaux d'origine étrangère,   et souvent on fait volontairement l'amalgame, - sont davantage touchés par l'accumulation de ces problèmes. Chercher À favoriser le développement économique et la participation à la vie sociale pour tous est le moyen efficace de lutter pour la paix et le respect des diversités culturelles.
 

PENSEZ-VOUS :

- Etre un européen du quotidien? Quels sont les écrivains, cinéastes et chanteurs européens non francophones et non anglophones que vous connaissez? Qu'aimez-vous en eux?

- Que la diversité des opinions religieuses est bonne? Comment favoriser le dialogue entre les différents croyants pour que les religions soient des acteurs de paix en Europe?
 
 

LA CITOYENNETÉ EUROPÉENNE

L'Union européenne a progressivement conféré aux personnes de nouveaux droits dont elles peuvent réclamer le respect devant les tribunaux de chaque État membre et devant la Cour de justice européenne (possibilités de recours) Reconnus depuis toujours par la Cour de Justice comme des principes généraux auxquels les institutions européennes ne pouvaient se soustraire, ces droits ont été inscrits dans le Traité au fur et à mesure que le développement des activités de I 'Union le rendait nécessaire. C'est ainsi qu'à l'interdiction de toute discrimination liée à la nationalité prévue par les dispositions du Traité de Rome concernant la libre circulation des travailleurs, sont venus s'ajouter avec l'Acte Unique (1987) et avec les traités de Maastricht (1992) et d'Amsterdam (1997) d'autres droits autour de trois axes fondamentaux:

- les droits inhérents à la liberté de circulation des personnes,

 - les droits permettant aux citoyens de participer à la vie politique de l'Union,

- le respect par les Institutions et par les États membres des droits fondamentaux.

Les droits sociaux fondamentaux sont prévus par le Traité (TUE) dans son préambule et dans un chapitre à part. Le but de l'Union est de les promouvoir à travers ses politiques:

- la discrimination fondée sur le sexe, la race ou l'origine ethnique, la religion ou les croyances, un handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle peut être combattue par l'union à travers des décisions adoptées à cette fin.

- L'égalité des chances entre femmes et hommes est assurée par le Traité, celui-ci fixe des obligations spécifiques et autorise les Etats membres à prendre des mesures comportant des discriminations positives lorsque dans un secteur ou une carrière on constate une discrimination de fait importante.

- Le respect du statut dont bénéficient dans les Etats membres les confessions religieuses et les organisations philosophiques et non confessionnelles est assuré par les institutions de l'Union.

- Les besoins des personnes handicapées doivent être pris en compte clans la réalisation du marché intérieur La peine de mort est considérée comme non plus appliquée au sein des États membres.

- Toute personne peut saisir un juge pour le respect du droit de l'Union, qu'il s'agisse suivant les cas du juge national ou communautaire.

- Toute personne physique ou morale ayant sa résidence ou son siège dans l'union peut se prévaloir de l'action d 'un médiateur européen contre un acte de mauvaise administration de la part d'une institution de l'Union.
 
 

Pour la paix:
une Europe responsable et efficiente?





L’EFFICACITÉ ?

La société contemporaine présente d'énormes avantages par rapport aux temps passés, dans les domaines de la santé et de la longévité, du logement, de l'éducation et de la culture, des modes de vie. On se plaint du temps présent, peu de gens cependant souhaiteraient réellement vivre dans les conditions qui étaient celles du siècle dernier pour la majorité de la population Cette amélioration largement répartie des conditions de vie est due, principalement, au progrès des sciences et des techniques, à leur efficacité et à l'efficacité de l'organisation économique.

Les programmes RDT (Recherche et développement technologique) de l'Union Européenne visent à stimuler la recherche européenne. Ils ont bénéficié d'un budget de plus de 3 milliards d'écus en 1996. Quatre grands domaines sont couverts : recherche et développement technologique en faveur de la croissance durable et de l'emploi, coopération internationale, stimulation de la formation et de la mobilité des chercheurs, diffusion et valorisation des résultats.

Le projet de paix de la Communauté européenne s'est adossé à son projet économique le développement d'une économie commune, conduisant à un marché commun, assurant à la fois la solidarité entre les économies nationales et l'efficacité en vue d'une plus grande prospérité. Mais depuis la création de la CECA, les temps ont bien changé nous vivons dans un monde où les techniques ont évolué et dont les économies sont ouvertes, et de ce fait soumises à dure concurrence. Les entreprises ne peuvent survivre que par l'amélioration constante de leur productivité et de leur compétitivité il faut être toujours plus efficace, c'est à-dire engendrer davantage de profit à moindre coût.

On parle souvent de « guerre économique » pour décrire la concurrence à laquelle se livrent les entreprises pour exporter. Cette bataille semble requérir des prix bas obtenus par une augmentation de la productivité et par un allégement de la charge salariale; ceci n'est vrai que pour les produits simples pour les autres la qualité du service I emporte. L'Europe veut-elle entrer dans une concurrence par la qualité ou par des prix bas?

Dans ce contexte de « guerre », les mots d'ordre sont : rationalisation (ce qui signifie le plus souvent réduction de la main-d'oeuvre) et flexibilité, - aujourd'hui on parle plutôt d'adaptabilité ou d'employabilité, - (ce qui. signifie que c'est le salarié qui doit adapter ses prétentions salariales, la gestion de son temps et son insertion géographique aux nécessités de l'entreprise). Les impératifs d'efficacité semblent ainsi contredire directement ceux de solidarité et de progrès partagé et réparti.

 La justice sociale est un des grand défis de l'Europe comment partager les bénéfices de la croissance? comment ne pas exclure? Cette justice peut progresser grâce à une meilleure politique fiscale (meilleure répartition des impôts) et une redistribution selon les besoins. L’Europe peut être un acteur fort suggérant que l'efficacité d'une économie n'est pas seulement dans la production mais dans le bien-être de ~ population. Il existe une efficacité sociale, une efficacité solidaire.

Une Europe responsable et efficiente est une Europe dont l'économie est efficace, une Europe certes qui arrive à vaincre le chancre du chômage, et ce n'est pas un mince défi, mais aussi une Europe qui arrive à vaincre la pauvreté et dont le système sanitaire et le système éducatif sont efficaces et performants pour tous.

La mise en place d'une monnaie unique, l'euro, à partir de janvier 1999 peut être un instrument favorable à l'efficacité économique (facilité des échanges, réduction des coûts de transaction) tout en donnant plus de poids à l'Europe dans les négociations internationales. L'efficacité de l'euro est aussi symbolique (une monnaie unique facilite l'identité commune) et politique : l'euro accélérera la construction européenne.
 

QUE FAIRE?

L'Union européenne propose de nombreuses actions pour initier les jeunes aux nouvelles technologies, à découvrir ce qui se tait dans les différents pays d'Europe. Il existe aussi des bourses pour étudier, rencontrer découvrir ce qui se passe chez nos voisins européens, pour favoriser les échanges entre lycées... Connaissons-nous ces moyens? Avons nous une documentation? S'informer serait une première action positive.

Les sciences et les technologies sont très importantes pour améliorer la vie quotidienne mais elles peuvent avoir aussi des effets négatifs en particulier sur les inégalités, sur la cohésion sociale, sur l'environnement... Apprendre à faire une analyse globale tant technique que sociale d'une technologie est une manière d'avancer vers une conception plus juste de l'efficacité.

L'efficacité économique et technique de l'Europe repose en grande partie sur ses entreprises et ses centres de recherche. Connaissons-nous les plus grandes entreprises européennes? Quelles sont les marques de produits de consommation qu'elles fabriquent ou diffusent? Connaissons-nous les grandes banques? Connaissons-nous les entreprises qui en France sont déjà des entreprises européennes par leurs capitaux? par leurs marchés?
 

QUE PROPOSERIEZ-VOUS?

+ Pour que la recherche scientifique européenne soit au service de la paix et du développement de tous, Quels secteurs faudrait-il privilégier?

+ Pour que l'enseignement soit au service d'une construction européenne qui donne une chance à  tous?
 
 






LA CHARTE SOCIALE EUROPÉENNE RÉVISÉE,
AVRIL 1996, CONSEIL DE L'EUROPE:

Les Parties reconnaissent comme objectif d'une politique qu'elles poursuivront par tous les moyens utiles, sur les plans national et international, la réalisation de conditions propres à assurer l'exercice effectif des droits et principes suivants :

1. Toute personne doit avoir la possibilité de gagner sa vie par un travail librement entrepris.
2. Tous les travailleurs ont droit à des conditions de travail équitables.
3. Tous les travailleurs ont droit à la sécurité et à l'hygiène dans le travail.
4. Tous les travailleurs ont droit à une rémunération équitable leur assurant, ainsi qu'à leurs familles, un niveau de vie satisfaisant.
5.Tous les travailleurs et employeurs ont le droit de s'associer librement au sein d'organisations nationales ou internationales pour la protection de leurs intérêts économiques et sociaux,
6. Tous les travailleurs et employeurs ont le droit de négocier collectivement.
7.  Les enfants et les adolescents ont droit à une protection spéciale contre les dangers physiques et moraux auxquels ils sont exposés.
8.  Les travailleuses, en cas de maternité, ont droit à une protection spéciale.
 9.  Toute personne a droit à des moyens appropriés d'orientation professionnelle, en vue de l'aider à choisir une profession conformément à ses aptitudes personnelles et à ses intérêts.
10. Toute personne a droit à des moyens appropriés de formation professionnelle.
 11. Toute personne a le droit de bénéficier de toutes les mesures lui permettant de jouir du meilleur état de santé qu'elle puisse atteindre.
 12. Tous les travailleurs et leurs ayants droit ont droit à la sécurité sociale.
13. Toute personne démunie de ressources suffisantes a droit à l'assistance sociale et médicale.
14. Toute personne a le droit de bénéficier de services sociaux qualifiés.
15. Toute personne handicapée a droit à l'autonomie, à l'intégration sociale et à la participation à la vie de la communauté.
16.  La famille, en tant que cellule fondamentale de la société, a droit à une protection sociale, juridique et économique appropriée pour assurer son plein développement.
17.  Les enfants et les adolescents ont droit à une protection sociale, juridique et économique appropriée.
18. Les ressortissants de l'une des Parties ont le droit d'exercer sur le territoire d'une autre Partie toute activité lucrative, sur un pied d'égalité avec les nationaux de cette dernière, sous réserve des restrictions fondées sur des raisons sérieuses de caractère économique ou social..
19. Les travailleurs migrants ressortissants de l'une des Parties et leurs familles ont droit à la protection et à l'assistance sur le territoire de toute autre Partie.
 20. Tous les travailleurs ont droit à l'égalité de chances et de traitement en matière d'emploi et de profession, sans discrimination fondée sur le sexe.
21. Les travailleurs ont droit à l'information et à la consultation au sein de l'entreprise.
22. Les travailleurs ont le droit de prendre part à la détermination et à l'amélioration des conditions de travail et du milieu du travail dans I 'entreprise.
23. Toute personne âgée a droit à une protection sociale.
24. Tous les travailleurs ont droit à une protection en cas de licenciement.
25. Tous les travailleurs ont droit à la protection de leurs créances en cas d'insolvabilité de leur employeur
26. Tous les travailleurs ont droit à la dignité dans le travail.
27. Toutes les personnes ayant des responsabilités familiales et occupant ou souhaitant occuper un emploi sont en droit de le faire sans être soumises à des discriminations et autant que possible sans qu'il y ait conflit entre leur emploi et leurs responsabilités familiales.
28.  Les représentants des travailleurs dans l'entreprise ont droit à la protection contre les actes susceptibles de leur porter préjudice et doivent avoir les facilités appropriées pour remplir leurs fonctions.
29.  Tous les travailleurs ont le droit d 'être informés et consultés dans les procédures de licenciements collectifs.
30. Toute personne a droit à la protection contre la pauvreté et I 'exclusion sociale.
31. Toute personne a droit au logement.
 
 


Pour la paix:
une Europe ouverte sur le monde

UNE EUROPE OUVERTE?

La guerre froide et te rideau de fer ont fait oublier pendant un temps à l'Europe occidentale que l'Europe est aussi orientale, pendant plus de quarante ans la Communauté européenne s'est de fait construite contre l'Europe du Centre et de l'Est qui était l'Europe du rideau de fer. En 1989, on a cru que tout allait devenir simple... on ne s'attendait pas non plus à une demande aussi forte de la part des pays d'Europe centrale et orientale à rejoindre l'Union européenne. Les responsables politiques de l'Union européenne reconnaissent aujourd'hui la légitimité de cette demande, mais aussi les difficultés des économies délabrées des administrations inefficientes et souvent l'absence totale de culture démocratique.

L’Union européenne a négocié, depuis 1975, avec certains pays en voie de développement (les ACP : Afrique, Caraïbes et Pacifique), anciennes colonies des pays membres, des accords de coopération particulièrement importants et innovants. Ces accords constituent les Conventions de Lomé. Lomé IV bis, qui a été signée en 1995, viendra à échéance en l'an 2000 et certains membres de l'Union ne veulent pas du renouvellement de cette convention préférant les lois du marché et la mondialisation économique pour dynamiser les économies en voie de développement plutôt que l'aide et la coopération. Le débat est très anime sur ce point mais aussi sur celui de la pertinence de la multilatéralité (mise en commun) de l'aide face a la bilatéralité (aide entre deux Etats).

Les conventions de Lomé sont très originales. Elles reposent sur l'égalité et le respect des options des partenaires, sur la volonté de mettre en oeuvre un Etat de droit et d'appliquer les conventions concernant les droits de l'homme. Elles couvrent une période de cinq ans et prévoient des mécanismes d'intervention automatique pour soutenir les prix des matières premières (STABEX et SYSMIN). Elles organisent une gestion paritaire des fonds et un dialogue politique. Le financement de ces conventions est assuré en grande partie par le FED (Fond Européen pour le Développement). Pour la période 1995-2000, ce fonds doit distribuer près de 85 milliards de francs.

Engagements   1990 1994 1995
FED 1362MECU 3514 2599
Asie et Am.Latine 539 841 1182
Méditerranée 386 757 869
PECO-NEI 688 1887 2267
Autres 280 316 426

Ces chiffres (en millions d'écus) ne concernent que l'Union européenne en tant que telle. Celle-ci est ainsi le cinquième donateur d'aide du monde et donne environ 0,37 % de son PIB.

Si on ajoute l'aide des pays membres, on obtient une somme de plus de 27 milliards de dollars (1995) ce qui constitue plus de la moitié de l'aide publique mondiale.

L'Union européenne a aussi depuis 1995 une importante politique de coopération avec ses voisins de la Méditerranée. Ce partenariat a un volet politique et de sécurité, un volet social et humain (échanges culturels, lutte contre le terrorisme et la drogue) et un volet économique et financier (une zone économique de libre échange devrait se mettre en place vers 2000).

Actuellement, en raison du ralentissement de la croissance économique et des difficultés causées par le chômage (ne faut-il pas se préoccuper d'abord des pauvres chez soi?), en raison aussi d'une plus grande sensibilité à l'Est européen, mais aussi à cause des mécanismes de corruption et de la gabegie qui a été le tait de nombre de gouvernements du Sud, la coopération avec les pays en voie de développement rencontre des difficultés

L'Union européenne ne peut pas être une forteresse de privilégiés quand tout autour d'elle des pays pauvres ou en difficulté font appel à sa solidarité. Elle a une politique de coopération qui, au lieu de se réduire ou de se maintenir au même niveau, devrait se développer et sans doute aussi s'améliorer encore dans son efficacité, pour taire face aux multiples défis du développement de la planète.
 

QUE FAIRE?

Les pays d'Europe centrale et orientale font bien partie de l'Europe, leur demande d'être reconnus comme tels et donc de pouvoir entrer dans l'Union européenne est normale. Mais il faut la volonté positive de part et d'autre, et les difficultés sont considérables. A long terme, tous y seront certainement gagnants, mais dans l'immédiat l'effort demandé à ces pays pour adapter leur économie et leur gestion administrative et politique est considérable. Mais cet effort, ils ne peuvent l'accomplir seuls  il est illusoire de croire qu'une telle intégration puisse se taire sans efforts de notre part, sans que cela nous coûte aussi sommes-nous prêts à chercher à comprendre, à dialoguer dans la vérité, à chercher ensemble les voies de l'union dans la différence et la complémentarité, à accepter des sacrifices financiers?

Connaissons-nous, par delà les images diffusées par les médias, les véritables soucis des hommes et des femmes des pays du Sud? Connaissons-nous leur culture  leurs films, leurs musiques, leur art? N'y aurait-il pas là des choses importantes a découvrir pour chacun, pour découvrir la diversité de l’humanité et la beauté de la vie? Cette découverte nous permettrait aussi sans doute de mieux comprendre les sentiments d'admiration mais aussi de peur et de conflits parfois que les hommes et les femmes du Sud nourrissent à l'égard de l'Europe et le désir de migration de certains.

Nous profitons souvent des prix anormalement bas de nombre de matières premières produites dans les pays du Tiers Monde et de nombre de produits manufacturés, en raison des bas salaires et des conditions de travail imposées aux travailleurs (et parmi eux des entants) de ces pays  ne faut-il pas mener des actions pour que soient développées des règles d'un commerce plus équitable et que les conventions internationales concernant le travail soient respectées?

On reconnaît aujourd'hui que dans le domaine de la coopération, les ONG (organisations non gouvernementales) ont développé tout un savoir faire, elles sont souvent beaucoup plus respectueuses des gens et finalement plus efficaces que les grands projets gouvernementaux ou officiels. Connaissons-nous de telles ONG? Comment soutenir davantage leurs actions, tout en assurant des processus sérieux d'évaluation?
 

SERIEZ-VOUS?

 + D'accord pour affirmer que la coopération de l'Union européenne avec les pays pauvres est un facteur de paix ou qu'elle est un facteur de concurrence et de compétition? Que proposeriez-vous pour que se mette en place un « ordre mondial » qui serait selon vous plus juste?

       + Favorable à un impôt de solidarité qui serait levé sur tous les citoyens européens et qui serait utilisé pour financer la solidarité avec les pays d'Europe centrale et orientale ou avec les pays en voie de développement?
 
 

ARTICLE 130 U

1. La politique de la Communauté dans le domaine de la coopération au développement, qui est complémentaire de celles qui sont menées par les Etats membres, favorise :

- le développement économique et social durable des pays en développement et plus particulièrement des plus défavorisés d 'entre eux;
- l'insertion harmonieuse et progressive des pays en développement dans l'économie mondiale
-  la lutte contre la pauvreté dans les pays en développement.

2. La politique de la Communauté dans ce domaine contribue à l'objectif général de développement et de consolidation de la démocratie et de l'Etat de droit, ainsi que l'objectif du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

3. La Communauté et les Etats membres respectent les engagements et tiennent compte des objectifs qu'ils ont agréés dans le cadre des Nations unies et des autres organisations internationales compétentes.

ARTICLE 130 V

La Communauté tient compte des objectifs visés à l'article 130 U dans les politiques qu'elle met en oeuvre et qui sont susceptibles d'affecter les pays en développement.

(Extraits du Traité de Maastricht)
 

ECHO (Office Européen d'Aide Humanitaire) est depuis 1992 un programme de l'Union européenne chargé de faire face aux catastrophes naturelles ou aux conflits sévissant dans des pays tiers. Ce programme a traité près de 3000 dossiers humanitaires depuis sa création au profit de I’ex-Yougoslavie, du Rwanda, du Burundi, du Soudan, du Caucase, de Haiti... ECHO s'occupe de l'urgence, de l'aide alimentaire en cas de conflit ou de catastrophe, d'aide aux réfugiés et aux personnes déplacées... Entre 1986 et 1995, 1036 milliards d’écus soit 13% de toute l'aide ont été attribués à ce poste.
 
 

Spécial jeunes

Les jeunes élèves et étudiants sont environ 73 millions dans l'Union européenne soit 19,6% de la population. Ce taux est important même s'il est inférieur aux taux d'autres continents comme l'Asie ou l'Afrique. L'Union européenne fait un effort important pour sa jeunesse.

Le développement social et culturel, l'adaptation à l'ère informatique et aux défis de la société de l'information, l'emploi et, plus récemment, la compétitivité économique, tous ces domaines dépendent des politiques en matière d'éducation et de formation.

Ces politiques sont définies au niveau des Etats membres qui sont chargés de leur mise en œuvre, mais en vertu de l'article 1er du Traité de l'Union, l'Union européenne «contribue au développement d'une éducation de qualité en encourageant la coopération entre Etats membres et, si nécessaire en appuyant et en complétant leur action» aux termes de l'article 127. L’ Union européenne «met en oeuvre une politique de formation professionnelle qui appuie et complète les actions des Etats membres».

Les principaux programmes couvrant la période 1995-1999 sont Leonardo da Vinci et Socrate.

Léonardo da Vinci vise la formation professionnelle tant initiale que continue. Cette formation doit être un processus continu de développement de l'individu lui permettant de faire face aux mutations rapides des manières de travailler et de vivre. Trois actions constituent ce programme: des projets pilotes trans-nationaux pour former les formateurs et favoriser la formation linguistique des programmes d'échanges internationaux des études et analyses sur les systèmes de formation.

Socrate vise à améliorer la qualité et la pertinence de l'éducation à tous les niveaux. En multipliant les possibilités de voyager et d'acquérir de nouvelles expériences dans les pays européens, Socrate donne aux étudiants un aperçu de la dimension européenne de leur discipline, développe un sentiment d'identité...

Le programme est un cadre de coopération européenne non seulement entre les établissements scolaires et les systèmes d'enseignement supérieur, mais aussi dans des domaines tels que l'apprentissage des langues. la formation des enseignants. l'enseignement pour adultes et l'apprentissage ouvert et à distance...

La plupart des actions soutenues par Socrate sont des projets transnationaux ou des réseaux, des partenariats ou des associations. Elle visent à élaborer des programmes scolaires et des outils pédagogiques ainsi qu'à encourager les échanges d'étudiants et la mobilité, et offrent des cours de formation transnationaux et des possibilités d'échanges pour les formateurs.
,, Il existe aussi d'autres actions comme «Jeunesse de l'Europe » ou des actions qui impliquent des jeunes des pays de l'Europe centrale et orientale (Phare, Tacis, Tempus...>
Pour avoir plus d'informations sur l'Union Européenne, vous pouvez demander des documents

- à l'Office des publications officielles 2 rue J. Engling,
L - 2985, Luxembourg (fax 352~4335.22221)

- À l'Unité publications de la Commission rue de la Loi 200,
B - i 049, Bruxelles

- Sources d'Europe
Socle de la Grande Arche,
F - 92054 Paris La Défense cedex 61

Vous pouvez surtout surfer sur le Net

- site officiel: v\,w~.europe.eu.int

- d'autres sites intéressants : vvvvv.marisy.fr/europe - vvvvw.oneworld.org

- des sites de liens très utiles w\~n"v.ib.be.euroj/cee
wvvv".helsinki.fi/~aunesluc"eu.html
et beaucoup d'autres sites à découvrir à partir de « Union Européenne » + «thème »
 
 

Des propositions pour une Europe
plus fraternelle et plus conviviale




« Un jour viendra où la guerre vous paraîtra aussi absurde et aussi impossible entre Paris et Londres,
entre Petersbourg et Berlin , entre Vienne et Turin , qu'elle serait impossible et paraîtrait aujourd'hui
absurde entre Rouen et Amiens.
Un jour viendra où vous, France , vous Russie, vous Italie, vous Angleterre , vous Allemagne , vous toutes nations du continent , sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité , vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure et vous continuerez la fraternité européenne.
Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées .
Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes. »
V.Hugo. Congrès de la Paix.  Paris - Août 1849.
 

1. Lycée Charité St Paul –Roanne (42)

Dans sa situation actuelle, l'Union Européenne nous semble affrontée à 3 défis majeurs à partir desquels nous ferons des propositions pour une Europe telle que nous la souhaitons.

Pour une Europe sociale et solidaire

 En cette fin de millénaire où la mondialisation est bien instaurée, comment concilier efficacité - dans les activités économiques - et solidarité sans laquelle nous ne réduirons pas la fracture sociale qu'une exclusion sociale incompressible a creusée ?

Pour une Europe pluriculturelle et tolérante, conviviale et fraternelle

 Comme l'Union européenne s'est bâtie sur les principes de la démocratie et qu'elle se présente partout garante des Droits de l'Homme, le racisme et la xénophobie s'affirment jusque dans les institutions. Saurons-nous surmonter ces démons suicidaires alors que nous cherchons à élaborer une identité commune ?

Pour une Europe ouverte sur le monde, responsables et efficace

 La tentation du repli sur soi renaît constamment doublée du sentiment d'être une "citadelle assiégée". Seul un engagement volontaire et ambitieux dans la conception et l'élaboration d'une Europe de paix et de progrès pourrait nous faire vivre en conformité avec les valeurs universelles qui ont, de tous temps, donné vie à notre civilisation.
Pour une Europe sociale et solidaire

Ce que nous refusons :

1- La tentation de réduire l'Europe à une simple zone de libre échange qui subirait de plein fouet les effets néfastes du libéralisme à tout crin : les diktats de l'OMC ou des USA.

2- Un écart considérable entre les niveaux de vie; ces écarts sont porteurs de tensions
 . entre catégories sociales
 . entre les pays de l'Union qui engendrent un nationalisme malsain

 3- La fracture sociale qui a déchiré les sociétés européennes

  4- L'exclusion qui frappe 10% de la population active et qui a globalement transformé certains quartiers en zone de non droit où règnent insécurité et violence.

Ce que nous proposons:

1) Dans les établissements scolaires:
- Etudier l'économie dans toutes les classes et toutes les sections du lycée pour comprendre les évolutions, les enjeux ...
- Chaque établissement devrait intégrer, dans le projet d'Etablissement une éducation à la solidarité, par le biais de clubs, d'animations diverses, d'associations locales de lutte contre l'exclusion sociale :
. Pour connaître les raisons de l'exclusion sociale
. Pour participer aux activités d'économie solidaire

2) Pour les jeunes scolaires et étudiants :
a- Participer régulièrement aux chantiers organisés à travers l'Europe dans les régions les plus déshéritées.
b- Les jeunes doivent rejoindre les associations qui soutiennent le commerce éthique, et encourager ainsi à la fois les consommateurs et les commerçants qui veulent lutter
 . contre le travail des enfants
. contre les prélèvements considérables que les multinationales exercent au détriment des paysans du sud en particulier.
c- Les enseignants doivent se mobiliser pour faire connaître ces réseaux de solidarité nationale et internationale .

Pour une Europe conviviale, fraternelle, pluriculturelle et tolérante

Ce que nous refusons :
- La recrudescence du racisme qui s'est banalisée dans la rue, au travail, dans certaines institutions même. 30% de la population européenne se dit raciste.
- Considérer l'immigré comme étant à l'origine de tous les maux de notre société.
- Les thèses populistes de l'extrême droite ont créé de véritables fantasmes alors que des problèmes humains particulièrement douloureux doivent trouver des réponses.
- Les réactions régionalistes à base de nationalisme mal compris, particulièrement quand elles utilisent la violence : Irlande du Nord, Pays Basque, Corse…
- Dans ce contexte la société s'est sclérosée : les communautés se sont repliées sur elles-mêmes, ouvrant la porte aux intégrismes de tous genres.
- L'agressivité née des difficultés économiques se double de celle née des  méconnaissances culturelles.
Conclusion
C'est un formidable danger pour la démocratie européenne : certains quartiers sont au bord de l'implosion.

Ce que nous proposons :

1) Dans les établissements scolaires:
- Poursuivre toutes les opérations communautaires entre plusieurs pays.
- Les professeurs doivent systématiquement informer leurs élèves et les inciter à participer à ces opérations, entr'aide, protection de l'environnement.
- Tout établissement devrait participer avec une ONG internationale à une opération de solidarité choisie par les élèves et leurs professeurs.
- L'enseignement de l'histoire de "l'idée européenne" devrait être systématiquement faite, parallèlement à l'étude des nationalismes qui se sont affrontés à l'encontre de cette aspiration à une unité pacifique.

2) Dans les communes, dans les régions, au niveau de la Commission européenne:
Chacun doit prendre l'initiative d'une vraie coopération Nord-Sud pour que l'Union européenne ose lancer une mobilisation générale contre les fléaux qui détruisent le Sud,  dans un véritable partenariat avec les pays qui ont trop souvent été des otages entre grandes puissances. N'est-ce pas une ambition qui donnerait de l'espoir à une jeunesse qui cherche un motif de mobilisation : progrès, fraternité.
 Voici les mots de l'Union européenne de demain.

3) Au niveau des institutions européennes:
Après sensibilisation dans les établissements scolaires, faire du 11 novembre une fête de l'Europe réconciliée. Cet anniversaire devrait se dérouler en invitant des anciens combattants, des habitants des pays qui on été adversaires.

 Pour une Europe ouverte sur le monde, responsable et efficace

Ce que nous refusons :
1 - La timidité dans les projets économiques de l'Union européenne. Pour réduire sensiblement le chômage, il ne faut pas hésiter à investir dans l'ex RDA des secteurs d'avenir (biogénétique, santé), à enclaver une coopération internationale qui a déjà montré son efficacité.
2 - Les hésitations de l'Union européenne entre deux impératifs :
. Répondre aux attentes des anciens pays de l'Europe de l'Est
  . Répondre à la détresse des pays du Sud qui ont été abandonnés à leur sort au nom du libéralisme. Mais leur situation démographique est l'un des défis majeurs de l'humanité et donc de l'Europe qui ne sait plus comment gérer l'immigration.
. Les silences de l'Europe ou son inefficacité face aux zones de tensions explosives : l'Union Européenne doit parler d'une même voix. Pour cela il ne faut pas craindre le débat sur l'identité européenne. Toutes les identités nationales de l'Union européenne partagent des valeurs communes que le reste du monde doit parvenir à percevoir à travers des engagements communs.
 
 

 Ce que nous proposons :
1)  Dans les écoles, collèges, lycées :
Intégrer dans les projets d'établissement :
- L'éducation à la tolérance en cherchant les moyens de répondre au racisme au quotidien : la connaissance des cultures originelles des élèves (à travers en particulier les valeurs véhiculées par chacune d'elle). Les élèves français doivent être familiarisés avec - non pas les à priori dont ils ont nourris par les médias - mais les littératures, les arts, les genres de vie de ceux qui partagent les mêmes cours qu'eux : Maghrébins, Turcs…
- L'éducation à la paix :
Notre culture est largement imprégnée de tout un courant admiratif pour la force, pour la puissance. Développons une culture de paix à travers la catéchèse, l'éducation civique, l'histoire (Comment enseigne-t-on l'histoire de Napoléon ?), la philosophie… par la connaissance des hommes et des femmes, acteurs de paix, adeptes du dialogue entre les peuples en Europe et ailleurs.
- Imaginer des jeux - à travers les professeurs de lettres et d'histoire - permettant de retrouver dans les pays européens les stéréotypes que les peuples ont élaborés mutuellement au cours des périodes de conflits : ce sont les mêmes injures, les mêmes lieux dits dévalorisant que nos sociétés contemporaines véhiculent encore. Il faut crever ces baudruches par l'ironie.
- Dans les lycées, il serait souhaitable de pouvoir recevoir les bulletins d'information d'Euronews ; les chaînes nationales et les autres ne participent en rien à l'élaboration d'une société européenne.

2) La SNCF :
- Devrait organiser des voyages à thèmes culturels, en lien avec les lycées et universités d'Europe.
- Que les jeunes puissent être encouragés à connaître facilement les divers pays européens.

3) Dans toutes les associations culturelles:
Quels qu'en soient leur origine et leurs objectifs les débats doivent être organisés :
. pour comprendre les enchaînements qui mènent à la violence et à l'insécurité
. pour retrouver les réflexes de solidarité collective
. pour entamer le repli sur soi, inviter systématiquement des intervenants extérieurs d'autres
localités.
 4)  Dans les églises chrétiennes :
Chaque évêque devrait reprendre régulièrement la démarche de la rencontre d'Assise : en rassemblant des religieux de toutes les églises, des civils :
. pour chercher ensemble à connaître les valeurs des uns et des autres
. pour comprendre les racines des réactions intégristes et chercher à les désamorcer
. pour poser ensemble le principe que les sensibilités religieuses doivent être des forces de paix et non de haine.

5) Dans chaque commune organiser des fêtes :
. pour retrouver la convivialité
. pour participer collectivement à un défoulement dont nos sociétés ont un grand besoin
. en ayant soin de montrer la diversité et la richesse des musiques, danses, coutumes…

Que l'Europe cesse de conspirer contre elle-même, disait Leibnitz. C'est aussi notre voeu car notre avenir s'inscrit dans l'Union européenne à laquelle nous croyons.

N'est-ce pas le moment idéal, dans un monde déstabilisé, dans une Europe de nouveau traumatisée par la barbarie, pour proclamer fortement la nécessité de construire l'Union - non pas sur les vertus affirmées du Libéralisme mais sur les valeurs éternelles de réconciliation, de justice, de solidarité.

Les défis à surmonter sont redoutables, mais ce sont ces valeurs partagées qui, seules, peuvent mobiliser les jeunes que nous sommes, dans un projet de société qui nous permette de rêver à l'avenir.
 

2. Lycéens de l’Atelier Dominicain de Mortefontaine (60)

ACTIONS CONCRETES

Mon raisonnement est simple : pour obtenir la paix entre les pays, il faut balayer les préjugés et apprendre à se connaître . C'est ici qu'intervient l'école.

Elle doit être le relais entre les futurs citoyens que sont les enfants, et les différents pays ainsi que les grands organes de décision européenne tels que le parlement et la commission. Pour commencer, il faut développer chez l'enfant le sentiment de citoyenneté européenne et d'appartenance à cette Europe.

Si l'on veut la paix, il faut que chacun se sente intégré, et également qu'il connaisse ses voisins.  Je pense qu'il faut commencer à développer cela très tôt chez l'enfant et le confronter avec l'Histoire de l'Europe et de ses membres tout au long de sa scolarité.

1- La maternelle- (3 à 5 ans)

Le jeune âge des enfants ne permet certes pas de leur faire percevoir de grandes notions, mais permet de leur en faire découvrir les bases.

Par exemple, pour montrer que l'Europe est pleine de différences en son sein, on peut illustrer ceci sur le plan culinaire.  A partir de plats typiques des pays de l'Union européenne, on peut instaurer une semaine du goût et ainsi faire découvrir aux enfants la différence par quelque chose de concret : la nourriture. De même, on peut leur faire toucher du doigt les différences culturelles au travers de contes de chaque pays.

Ainsi ils découvriraient un peu de chaque littérature européenne adaptée à leur âge.

2- L'Ecole (6 à 10 ans)

A cet âge, l'enfant est suffisamment éveillé pour lui montrer la géographie de l'Europe et son
histoire simplifiée.  Mais pour le lui rendre attrayant, il faut animer ces "cours".

Pourquoi ne pas laisser l'enfant dessiner les limites de l'Europe avant de l'y confronter ?
On peut également faire un puzzle à partir des 15 pays , qui deviendront 15 pièces, et laisser l'enfant les assembler.

De même, pour présenter son histoire, il faudrait faire représenter par les plus grands, devant les plus petits, l'histoire de l'Europe sous forme de petites saynètes. Ceci permettrait à l'instituteur de l'introduire dans son programme et de laisser cours à l'imagination des enfants, par la réalisation et l'interprétation de ces saynètes.
Ainsi les bases du contexte géopolitique de l'Europe seront établies dans l'esprit des Jeunes.
 

3. Antoine, Adrien et Aurélien (Lycée Ste Agnès d’Angers,49)

LES JUMELAGES
1- De quoi s'agit-il ? Quels sont les objectifs ?
 A l'heure de l' Europe, de la mondialisation des réseaux d'information, l'action  internationale s'inscrit à part entière dans la vie de notre cité et dans sa politique municipale. C'est pourquoi de nombreuses villes, en France, sont jumelées, comme Angers (Maine et Loire) avec Wigan (Angleterre) depuis 10 ans, Osnabrück (Allemagne) depuis 35 ans, Pise (Italie) depuis 17 ans, Bamako (Mali ) depuis 25 ans et Haarlem (Pays - Bas).

Les jumelages aident à connaître les traditions et à favoriser des rencontres (tournois sportifs). Si une des deux villes est en manque de moyens financiers, l'autre peut l'aider.  C'est le cas de Bamako qui est aidée par Angers pour améliorer les conditions de vie des habitants en leur fournissant des médicaments et en les aidant à construire des bâtiments (écoles, dispensaires, foyers de jeunes...).

Il existe des associations en lien avec le jumelage qui ont pour but de :
- provoquer et encourager toute initiative tendant à développer la coopération internationale et particulièrement les liens et les échanges entre les villes jumelées
- promouvoir toute action tendant à aider au rapprochement entre les populations des villes, au plan social, etc..., et d'une façon plus générale, toute opération concourant à la solidarité entre les villes jumelles.

2 - Voici des propositions pour que les jumelages soient l'occasion de découverte et de développement pour les uns et les autres :

- Dans de nombreux collèges ou lycées, il pourrait y avoir un professeur étranger qui ferait apprendre sa langue aux élèves, cela leur permettrait d'être en contact direct avec l'accent pour mieux parler la langue.
- Sur les chaînes de télévision locales, il pourrait y avoir des informations sur les villes jumelles.
- Nous pourrions étudier quelque temps dans des écoles étrangères en partenariat avec les nôtres, pendant les périodes scolaires.

Nous pensons que les jumelages sont de bonnes initiatives, cela permet d'avoir d'intéressantes relations aussi bien sur le plan culturel que sur le plan éducatif.

4. Lycée Ste Geneviève de Rennes (35)

Et nous que pouvons-nous faire ?

Construire l'Europe, c'est s'ouvrir aux autres pays, faire connaissance, multiplier les rencontres, pour tuer la suspicion, les schémas, les stéréotypes. C'est ce que proposent les jumelages qui se multiplient entre nos cités.  Jumeler signifie associer des villes étrangères en vue d'établir entre elles des liens et des échanges culturels et touristiques. C'est ainsi au niveau des populations des villages, des villes, des corporations, que s'établit une création de liens entre pays.  Notre ville : Rennes ; est jumelée avec 6 villes de pays européens : Cork en Irlande, Erlangen en Allemagne, Exceter en Angleterre, Leuven en Belgique, Poznan en Pologne, Brno en Tchéquie.  Elle l'est aussi avec des villes du Japon, des USA, de l'Algérie, du Kazakhstan et une région du Mali, le plateau Dogon. Ces jumelages reposent sur le bénévolat, ils ne sont pas tous aussi dynamiques, la presse locale s'en faisait l'écho il y a quelques semaines. Voilà pour nous un lieu d'investissement possible.

Nous avons également invité dans notre classe deux jeunes étudiants de l'AEGEE L'Association des Etats Généraux des Etudiants de l'Europe. C'est une structure fondée en 1985 à Paris, qui regroupe 200 antennes dans toute l'Europe. Son but est de promouvoir l'esprit européen. L'antenne rennaise organise une université d'été au mois de juillet.  C'est l'occasion pour une vingtaine d'étudiants étrangers de découvrir la Bretagne, la langue française et la vie rennaise, mais aussi la France.

A Rennes, de nouvelles bourses pour les jeunes : "Destination Europe"

Après les bourses " vivre ensemble " (1992), les bourses " Quartiers " (1997), les bourses " Premières productions culturelles " (1998), la Ville de Rennes poursuit son soutien aux initiatives des jeunes en créant les bourses " Destination Europe ".

Prévues à l'intention des 16-25 ans (seuls ou en groupes de quatre au maximum), ces bourses ont pour but de favoriser les voyages des jeunes Rennais dans l'une des villes jumelles européennes (Brno, Cork, Erlangen, Exeter, Leuven et Poznan) ou dans l'un des 15 pays de l'Union européenne. Le principe est le même que celui des autres bourses :
- les candidats doivent déposer avant le 20 mai prochain, au CIJB, un dossier qui précise le thème de leur voyage, argumente sur son intérêt et expose comment ils " prolongeront " leur voyage à Rennes à leur tour ;
- les bourses sont de 1 500 F maximum par jeune. Et pour cette année 1999, la Ville de Rennes a décidé de consacrer 50 000 F à cette nouvelle initiative.

Le lancement officiel de ces bourses "Destination Europe" s'est fait au Centre d'information jeunesse, 6 cours des Alliés, le jeudi 8 avril, à 17 h, en présence d'Edmond Hervé, député-maire de Rennes, à l'occasion de la présentation du nouvel espace " projets jeunes " du CIJB.

Réussir l'Europe par l'école.

Former des citoyens européens et mettre à la disposition des jeunes toutes les possibilités offertes par un espace européen ouvert. Pour cela, il faut inviter les jeunes générations à partager ces valeurs universelles sur lesquelles repose la construction européenne : droit de la personne, respect des différences, solidarité et tolérance. Aujourd'hui dans de nombreux établissements scolaires les projets éducatifs prennent une dimension européenne.

Ainsi au collège de Gentinnes en Belgique, chaque classe a le projet d'étudier un ou plusieurs aspects d'un pays d'Europe. Une fois les informations réunies, l'école organise une mise en commun festive. Ces fêtes sont aussi l'occasion d'inviter des citoyens du pays, pour chanter par exemple. Ce projet permet non seulement d'acquérir des connaissances géographiques et historiques mais aussi de rencontrer d'autres cultures. L'année scolaire se termine par la rédaction d'un journal de synthèse. Enfin ces activités mises en place par l'ensemble de la communauté scolaire ont engendré beaucoup de dynamisme et de motivation.

L'institution de la Visitation de Lessines (Belgique) a élaboré un projet original : mettre la gastronomie au service de l'apprentissage de la démocratie et de l'Europe, en organisant un festival gastronomique. Ce projet a pris très vite une dimension interdisciplinaire. Les cours de français sont mis à contribution pour écrire aux ambassades, offices de tourisme, agences de voyages, et rédiger des invitations, des articles dans la presse locale... Des cours d'actualité, parallèlement à ce festival gastronomique, permettent aux élèves de découvrir des pays qui composent l'Europe. (Brèves approches géographiques et politiques, modes de vie des jeunes, coutumes, villes intéressantes...)

Il faut développer ce type de projet dans les écoles afin de former de futurs citoyens européens conscients, responsables et efficients.

 Par la participation aux associations

A défaut d'agir au niveau politique actuellement, nous pouvons agir dans l'une des nombreuses associations qui existent au service des SDF.

"Médecins du monde" intervient depuis 16 ans aux quatre coins du monde, mais a décidé d'aider toutes ces personnes en France qui n'ont pas d'accès facile aux soins.  Cette action est appelée: "Mission France". Actuellement, il existe 31 centres d'accueil et de soins gratuits dans toutes les régions de France pour les exclus de notre société.

La "Fondation Abbé Pierre" pour le logement des défavorisés.  Les dons permettent d'accueillir davantage de personnes sans abri dans les "Boutiques Solidarités" de la Fondation.  Actuellement elles sont au nombre de 25 en France.  Là tout le monde est accueilli sans questionnement. La personne accueillie reçoit ce dont elle a le plus besoin : abri, soins d'hygiène, soupe, café bien chaud ; mais aussi écoute, aide et conseil pour faire valoir ses droits, rechercher un logement, un travail.

Les "Restaurants du Coeur" créés par Coluche proposent un repas par jour à des personnes en situation de précarité. Le service des repas est une action que nous pouvons faire actuellement, les Restaurants du Coeur étant présents dans notre quartier.

Mais toutes ces associations parent au plus pressé.

Quelles propositions faire ?

La réduction du temps de travail ? C'est un moyen dont il faut cependant reconnaître les limites.
 - Assouplir la rigueur budgétaire vis à vis des entreprises ?
- Assouplir la législation sur le renvoi et l'embauche des ouvriers et employés
 - Avancer l'âge de la retraite ? Toutes les enquêtes montrent que le poids des retraites pèsera lourd sur les actifs, et tout actuellement porte à reculer l'âge de la retraite.
 - Réaliser un programme de grands travaux ; pour créer du travail c'est l'argument utilisé par le maire de Rennes pour justifier la construction du VAL dans un bassin de population qui n'excède pas 300000 habitants.

AEPM : Agir Ensemble Pour Madagascar.

Nous pouvons même envisager la possibilité de créer nous-mêmes une association comme Pascal (de Baulon, Ille et Vilaine) à l'origine de l'association AEPM.  Après avoir rencontré une jeune malgache qui faisait ses études en France dans le but d'oeuvrer au progrès de Madagascar, ils se sont mariés et ont décidé de s'installer à Madagascar, dans le cadre d'un projet en lien avec leurs aspirations humanitaires. Le financement de leur  subsistance restant à trouver, l'idée d'une association de solidarité et de soutien est née.  C'était en 1995. Sur place, après le temps important de découverte, leur action s'est concentrée autour de ces trois activités :
- cours de cuisine auprès des femmes de la brousse.
- travail d'expression française et activité de cuisine domestique avec des jeunes orphelins, atteints de petite délinquance.
- regroupement et animation des artisans d'art de la ville au sein d'une association GAAA.

Le travail généré par GAAA a dominé et rempli peu à peu leur emploi du temps.  Antsirabé peut s'enorgueillir de posséder une association aujourd'hui entièrement dirigée par des malgaches. GAAA loue actuellement un local en plein centre ville et emploie une vendeuse. La reconnaissance du Groupement est telle que les touristes étrangers ne peuvent venir à la ville sans s'arrêter au magasin.

Après 2 années, Pascal et Fanja, sa femme, ont cherché une nouvelle piste à leur engagement:
- accueil des touristes en tables d'hôtes et circuits de découverte en calèche.
- atelier de broderie fine (activité principale.)

Pourquoi la broderie ? parce que les femmes malgaches ont un savoir-faire transmis initialement par les religieuses en ce domaine. Ce savoir est perpétué de mère en fille depuis quelques générations. Il a donc fallu une petite société "les Hautes Terres" pour trouver une maison pour eux où l'accueil est possible et un local pour les brodeuses, elles mêmes recrutées et formées par un chef d'atelier. Ces femmes, une soixantaine, sont fières de leur travail et du salaire qui les récompense. Le souci de Pascal et Fanja de trouver des circuits pour que les broderies soient vendues à un juste prix et non bradées ou marchandées par des touristes permet d'accorder à ces brodeuses un salaire plus important que celui d'un fonctionnaire malgache. (Plus de 180000 FMG)

Pascal et Fanja qui avaient créé l'association AEPM pour subvenir à leurs besoins, font maintenant appel à l'association pour:
- financer des conférences-débats avec intervenants extérieurs compétents dans le domaine alimentaire, l'hygiène, pour les brodeuses elles-mêmes et pour leurs enfants.
- créer une nursery pour les enfants de 0 à 1 an afin que les mères qui travaillent puissent allaiter.
- prévoir une réflexion sur la planification des naissances...
- organiser un suivi médical de la vue, la vue étant pour les brodeuses, leur outil de travail principal.

Ces projets peuvent servir de guides pour notre réflexion et nos engagements futurs...

Nous connaissons déjà mieux ces cultures grâce à la diffusion des films étrangers en France, tel que "Cria Cuervos", "Central do Brasil". De plus nous écoutons de la musique d'origine étrangère extrêment variée : du reggae (the Gladiators) en passant par le Raï, (Cheb Mami, Faudel), jusqu'au Fado de Cesaria Evora sans oublier la musique indienne : Shakti, qui nous ouvre sur des cultures asiatiques hindouistes, bouddhistes.

La fréquentation d'amis d'origine étrangère : maghrébins, portugais, africains, brésiliens approfondit nos connaissances de ces cultures différentes ; culture passant aussi par les traditions culinaires ; nous avons la possibilité de fréquenter à Rennes des restaurants asiatiques, africains, grecs, indiens. De plus dans notre scolarité nous approchons les oeuvres d'artistes étrangers comme le peintre mexicain Diego Riveira, et le théâtre chinois.

... voyager...

Dans notre équipe de quatre qui réfléchit à ce thème, chacune d'entre nous a voyagé au moins dans deux pays; toutes, nous sommes allées en Espagne, trois sont allés en Allemagne, deux en Angleterre, une au Portugal, au Luxembourg, en Suisse, en Belgique.  La plupart de ces voyages se sont faits dans le cadre scolaire, échanges ou non.  Nous avons vécu dans des familles. Trois d'entre nous continuent des échanges épistolaires avec leurs correspondants étrangers. Ce sont les différences d'habitudes alimentaires qui nous ont le plus frappés, dans un premier temps ; mais aussi les différences de rythme scolaire et de méthode d'enseignement.  Nous apprécions particulièrement la fête et la musique espagnoles, et nous échangeons des cassettes de musique. Nous connaissons des écrivains étrangers comme Frédérico Garcia Lorca, Goethe, des cinéastes comme Roberto Benigni, Pedro Almodovar, des chanteurs comme Nilda Fernandez, Zuchero, des acteurs comme Victoria Abril, Antonio Banderas, des peintres comme Salvador Dali....

A quoi nous sentons- nous interpellés

Pour compléter, aujourd'hui, en dehors de la volonté de mieux connaître les autres cultures, d'accueillir des étudiants étrangers, de participer à des échanges, d'aider financièrement des populations défavorisées, de l'engagement dans une association, nous ne voyons pas beaucoup ce que nous pouvons faire.

Pour certains d'entre nous l'Europe reste encore une vue lointaine. Nous nous sentons avant tout Français, de plus Bretons, mais nous prenons conscience que cet enracinement n'est pas incompatible avec une identité européenne. Une jeune interrogée par le journal "La Croix" en décembre 1998 déclarait : "Autrefois nos grands-parents vivaient au plan local et nos parents au plan national. Mais nous, ainsi que nos enfants nous vivons à l'échelle européenne."
 

1. Lycée St Gabriel de Pont l’Abbé (29)

Nous avons réalisé une enquête sur « les jeunes, l’Europe et la paix ».130 élèves sur les 225 inscrits dans l'établissement ont répondu aux 8 questions de l'enquête.

1 - « L'Europe, une ambition pour l'an 2000 », te sens-tu européen ou français ? Pourquoi ? Est-ce important pour toi que l'Europe se construise ? Comment vois-tu l'Europe de demain ? Quelle place y auras-tu ? L'Europe te fait-elle peur ?Pourquoi ?

Si quelques lycéens mettent en avant leurs origines bretonnes, une forte majorité se sent français, le plus souvent parce que nés et élevés en France. Certains reconnaissent leur appartenance à l'Europe tout en privilégiant leur nationalité française tandis qu'une quinzaine d'élèves se considèrent vraiment européens. La majorité des élèves n'éprouve pas de crainte par rapport à l'Europe et ils estiment qu'il est important qu'elle se développe car ils la considèrent comme un facteur d'unité et de paix entre des pays très différents économiquement, socialement et culturellement. Ils appréhendent plus facilement les questions économiques et voient dans la mise en circulation de l'Euro une possibilité de faire avancer plus rapidement l'Union et un moyen de faciliter les échanges. Ils se situent plus difficilement face à une Europe politique d'autant plus que les projets ne se sont pas encore concrétisés dans ce domaine. S'ils reconnaissent à l'Europe une identité spécifique, ils sont par contre unanimes sur le fait que chaque pays doit préserver sa culture.

Moins d'une dizaine d'élèves ne se sent pas concerné par l'Europe et si quelques-uns l'estiment importante pour leur avenir ( professionnel) beaucoup d'entre eux ont encore du mal à se situer par rapport à l'Union européenne.
 

2 - Quels sont concrètement tes contacts avec des Européens ? As-tu eu l'occasion de vivre un voyage, un jumelage, des échanges dans ton lycée ou en d'autres circonstances ? Pourrais-tu en quelques lignes donner tes impressions ?

La plupart des contacts sont effectués grâce aux échanges scolaires (Angleterre, Allemagne, Espagne). En ce qui concerne la qualité des contacts, l'Allemagne emporte les suffrages car il s'agit d'un échange et d'une immersion familiale avec un correspondant alors qu'en Angleterre et en Espagne les élèves séjournent chez l'habitant (accueil rémunéré) et regrettent souvent de ne pas avoir de relations très conviviales avec leurs hôtes ( 31 réponses pour l'Allemagne, 34 pour l'Angleterre et 23 pour l'Espagne).

D'autres pays sont mentionnés comme les Pays-Bas, le Portugal, l'Autriche, l'Italie, l'Irlande.  Il s'agit d'échanges individuels ou familiaux.

32 élèves affirment n'avoir aucun contact (manque de temps, appréhension face aux démarches) et certains reconnaissent ne pas le rechercher.

Tous ceux qui bénéficient de ces échanges, de ces voyages s'accordent à dire qu'ils offrent un enrichissement culturel et favorisent une ouverture d'esprit. Un point négatif, 11 déclarent avoir eu un contact difficile avec l'Angleterre qu'ils ressentent comme peu intéressée par l'Europe (c'est la langue majoritairement étudiée dans l'établissement).

La correspondance classique reste un moyen de créer et de conserver des liens et deux élèves déclarent correspondre grâce à Internet.

L'ouverture culturelle et l'échange avec les autres pays européens ne sont pas acquis. Il faut une volonté de se déplacer et d'aller à l'étranger. L'école reste le moyen privilégié pour ces échanges.  Certains en réclament même davantage. Se déplacer n'est pas encore un réflexe chez les lycéens de notre établissement.

3 - Quand tu penses à ton avenir, envisages-tu un emploi qui te conduirait à travailler dans un pays d'Europe ?

Les réponses positives et négatives s'équivalent (60 oui, 58 non et 7 s'interrogent). Les arguments en faveur d'une expatriation sont le désir d'ouverture, la capacité d'adaptation, le goût des voyages, l'amélioration de la langue, un moyen de ne pas être au chômage, une certaine mobilité. Certains seraient même prêts à s'expatrier en dehors de l'Europe, en Afrique ou aux USA par exemple ( 9 réponses).

Les réponses négatives portent sur la barrière de la langue, une peur de l'inconnu et un manque d'envie de bouger ou tout simplement une indétermination du métier et du projet personnel, ou au contraire, un avenir professionnel déjà tracé qui ne nécessite pas de voyager.  Ainsi l'avenir professionnel en Europe est dépendant du choix du métier et de l'ouverture d'esprit du jeune.

4 - Peux-tu restituer des événements récents qui ont retenu ton attention et dont tu as pu prendre connaissance dans les médias à propos de l'Europe ? T'indiquent-ils que les citoyens de l'Europe se concertent et se mobilisent ?

L'événement majeur retenu est celui de l'arrivée de l'Euro sur le marché avec 72 réponses.  Il est intéressant de remarquer que cet événement semble davantage mobiliser les états que les citoyens eux-mêmes qui paraissent assez indifférents ou ont l'impression d'être mal informés.  Le nombre de non-réponses (31) à cette question semble confirmer ce fait. Quelques réponses individuelles permettent d'indiquer un intérêt plus vif de certains élèves pour les événements européens : traité de Maastricht et traité d'Amsterdam, 50ème anniversaire des Droits de l'Homme (2 réponses), la réforme de la Constitution au Congrès de Versailles, la libre circulation des hommes, la décision de l'Allemagne de cesser toute activité nucléaire, aide des pays d'Europe vers les pays pauvres, la PAC. Mais dans l'ensemble l'Europe semble peu mobiliser les lycéens pour le moment.

5-L'Europe, cela évoque pour toi d'abord:
une réalité économique ?
une réalité politique ?
une réalité culturelle ?
une réalité spirituelle ?
une autre réalité, laquelle ?
Peux-tu donner les raisons de ton choix ?

Ce qui vient en tête dans le classement :  1-réalité économique
2 - réalité politique
3 - réalité culturelle
4 - réalité spirituelle

La réalité spirituelle classée en dernier démontre la désaffection et le peu d'intérêt des jeunes aux réalités spirituelles comprises en terme de religion, un seul élève a évoqué les Journées Mondiales pour la Jeunesse (JMJ).
Parmi d'autres réalités à prendre en compte, ont été retenues les réalités géographiques, sociales, militaires, sportives et gastronomiques. Pour certains élèves l'Union Européenne est un regroupement hétéroclite et artificiel, créé pour contrer le dollar. C'est de l'économie que naîtront le culturel et le spirituel.

Peut-on imaginer une manifestation de l'ensemble des Européens pour dire non à l'Euro ?

6-A ton avis. quelles personnalités représentent le mieux l'Europe (artistes, écrivains, hommes politiques, chefs d'entreprises…) ?

Les hommes politiques représentent le mieux l'Europe (les pères de l'Europe sont cités plusieurs fois).  Viennent ensuite les artistes et les écrivains, représentant une réalité culturelle importante pour les jeunes alors que les chefs d'entreprise, les sportifs ne sont cités qu'en troisième position. On peut remarquer que le pape Jean Paul II, cité 5 fois, représente aussi l'Europe. D'autres personnes sont nommées, probablement en fonction du contexte culturel dans lequel évolue le lycéen: Jean Boissonnat, Edgard Morin, M. Bouygues, Jacques Delors, les philosophes du 18ème siècle.

D'autres pensent que tous à leur manière, ils représentent l'Europe.

On peut noter cependant une différence de réponse entre la réalité économique qui vient en tête à la 5ème question, et l'homme politique ou chef d'état qui rassemble les suffrages pour cette question. Il semble que l'impact médiatique du moment réagit dans les consciences.
Mais beaucoup d'élèves n'ont pas répondu à cette question.

7-La religion a-t-elle une place à_jouer dans la construction de l'Europe ? En quoi le Christianisme peut-il être un facteur d'unification et de paix en Europe et à travers lui, dans le monde ?

Certains élèves estiment que la religion et le Christianisme en particulier peuvent être un facteur d'unification et de paix, grâce à son message de paix et de tolérance. Le christianisme est la religion la plus pratiquée en Europe et représente un moyen de rapprochement.  L'intervention du pape Jean Paul II contribue fortement à cette reconnaissance. Cependant, l'arrivée en Europe depuis ces trente dernières années, de populations pratiquant d'autres religions modifie les comportements et il est nécessaire de prendre en compte la réalité de ces religions (36 réponses).

D'autres constatent que les religions sont aussi facteur de désaccord entre les peuples (intégrisme).

Certains élèves ont estimé que cette question était incongrue et ont refusé d'y répondre alors que d'autres étaient sans opinion (41 réponses).

Il semble que cet aspect n'intéresse ou ne préoccupe guère les jeunes qui vivent en dehors de
cet élément ou se montrent très critiques vis à vis de la religion.

Le nombre de réponses négatives l'emporte sur les réponses qui retiennent l'importance et le
rôle du Christianisme. Une notion domine l'ensemble: respect de l'autre, de culte et d'expression.

et pour conclure… du lycée Ste Catherine du mans (72)
 

Européens, prenons en main notre commun destin
Unissons nos différents chemins
Rassemblons les Républiques et les Royautés
Organisons-nous pour construire l'Egalité
Partenaires de paix et de Fraternité
Ensemble construisons une vraie Citoyenneté
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ce cahier pour Pax Christi-France a été produit par ESPACES.
ESPACES est une association de frères et soeurs dominicains impliqués dans la construction européenne et ayant le souci de l’émergence d’une Europe ayant « une âme ».
Les membres d’ESPACES organisent des formations sur les enjeux éthiques de l’Europe, conduisent des recherches et interviennent comme experts auprès des Eglises et des institutions et mouvements rattachés à celles-ci.

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