Atelier
 
L’ATELIER D’ECRITURE ET DE PRATIQUE THEATRALE
suivant la méthode de Zarina Khan
 
 
Espace pour le Droit à l’expression de l’enfant.


 
Zarina Khan développe depuis 15 ans la création d’espaces d’expression, d’abord au sein du milieu scolaire de façon à toucher tous les enfants puis au sein des quartiers, afin de créer des passerelles positives entre l’Ecole et la Vie de la Cité.
    Elle se définit en 7 points :



I - Espace de questionnement.
    Le concept de l’atelier est d’ouvrir dans le cadre scolaire un espace où l’enfant va pouvoir partager ses questions fondamentales. 

    Très tôt, l’enfant est à la recherche du sens de la Vie. L’aider à formuler ses questions, à les partager avec d’autres, confronter son questionnement profond à celui des autres enfants dans un cadre rigoureux est l’objectif premier de l’atelier.



    La mise en œuvre des ateliers d’écriture et de pratique théâtrale s’opère sur la base d’un triangle : élèves, enseignants, intervenant extérieur.


    Une formation préalable des enseignants leur permet de s’approprier le fonctionnement de l’atelier et de consolider la modification de la relation créée par l’atelier au sein du groupe scolaire comme entre eux et leurs élèves.



II - Espace de création.
    L’enfant « consommateur » va se découvrir « créateur ». Dans cet espace, l’enfant va être appelé à construire un personnage avec sa pensée et le nourrir avec ses sentiments. Le personnage de fiction va paradoxalement lui permettre de se révéler dans la sincérité de ses sentiments. Protégé par le personnage, l’enfant n’est pas en danger. Il devient son complice et peut le faire parler « librement », sans peur du jugement du groupe. 

    A travers le personnage, il accepte de dévoiler son imaginaire secret et de découvrir sa spécificité. Il va exprimer ses sentiments avec ses mots, avec son corps, les offrir aux autres et se révéler différent, unique et en cela nécessaire au groupe.



    Au détour du personnage qu’il construit, il découvre sa capacité de création qui sera la base de sa confiance en lui, de l’estime de soi.
     
     



III - Espace d’écoute et de respect de l’enfant.
    Souvent pour la première fois dans le cadre scolaire, l’enfant n’est plus en position « d’enseigné ». Tout est concentré sur sa parole, sur ce qu’il a à apprendre de lui-même aux autres, sur sa vision du monde. Il n’est plus seulement celui qui absorbe et dont on surveille la bonne qualité d’absorption. Il va puiser en lui-même et non plus dans les références du savoir et ainsi découvrir la richesse de ce qu’il est. 

    Sa relation au savoir et à l’apprentissage s’en trouvera modifiée. Il  aura conscience d’enrichir son univers par l’accès à la connaissance.



IV - Découverte de soi et intégration au monde.
    Dans cet espace, il est écouté, regardé pour ce qu’il est. Dans l’écoute et le regard des autres, il trouve sa place confirmée par le groupe. Rassuré, il va alors pouvoir écouter et regarder. Il va être surpris par la richesse de chaque enfant, par la diversité des autres, et prendre conscience qu’un monde l’entoure et qu’il y est intégré.



V - Espace de PARTAGE.
    Dans le partage des questionnements, la solitude de chacun apparaît. Si chacun est unique, chacun est aussi seul avec des données de vie qui sont les siennes. L’enfant découvre que son histoire ne ressemble à aucune autre, que l’histoire de chacun est faite de joies et de blessures et que cependant, il partage et tisse avec les autres, l’Histoire de son temps, de son pays. Il prend conscience qu’il a un rôle à jouer dans la Vie de la Cité et une responsabilité qui lui incombe.



VI - Espace Culturel.
    La création des personnages débouche sur l’élaboration d’une oeuvre artistique. En tant qu’œuvre, elle va sortir du groupe et de l’école et le partage se fera à l’échelle de la société. Du groupe, microcosme créateur, l’enfant va pouvoir s’adresser au macrocosme social.


    En investissant les espaces culturels, sa parole va être prise en compte par la société. Le droit à l’expression de l’enfant ne trouve son aboutissement que si cette expression est reconnue par les structures culturelles à part entière. L’enfant s’inscrit par sa création dans le rituel culturel. Les espaces culturels, théâtres, cinémas, bibliothèques, lieux de partage de la condition humaine, s’ouvrent à sa parole. Valorisation des auteurs-acteurs de la création mais aussi de tous les enfants spectateurs-lecteurs, qui directement concernés par la parole « d’enfants comme eux » vont apprendre à recevoir leur œuvre, à la regarder, l’écouter, la lire. En tant que spectateurs, ils donnent vie à l’œuvre de leurs camarades dans la Cité, la prennent en charge et deviennent les relais actifs d’une parole qu’ils se sont appropriée.


    Les représentations ou projections publiques de l’œuvre artistique assurent le lien entre l’école et le monde extérieur, entre les enfants et les adultes, comme entre les élèves de différents niveaux scolaires et au-delà, entre les établissements scolaires de France et du monde.



VII - Espace de solidarité.
    La valorisation de chacun ouvre sur la reconnaissance de soi et des autres comme acteurs et créateurs de leur vie. Le partage de la solitude et la découverte de la souffrance de chacun ouvre la voie à la Solidarité. Facteurs de libération pour ceux qui les écrivent, les mots vont avoir un pouvoir de réconfort et briser l’isolement de ceux qui les reçoivent. L’enfant n’est plus victime de son sentiment d’impuissance, il entre dans l’action de modification du monde et en cela il prend conscience de sa mission de solidarité.


    Sa parole existe. Prise en charge par les espaces culturels, elle va voyager, construire des ponts entre les cultures et confirmer la place indispensable de chacun dans l’histoire des humains.